L'auteur tente d'explorer les abysses d'un phénomène dévastateur Les attentats du 11 septembre contre les deux tours jumelles, à New York, ont remis à jour le concept du terrorisme. Depuis, il est devenu l'un des plus répandus dans le monde. Pourtant, au-delà de la simple structure morphologique du mot, la terreur engendrée par le phénomène est telle, que le monde se retrouve sens dessus-dessous. Des milliers de livres traitant de la question paraissent chaque année. En Algérie, Liess Boukra essaie à sa façon d'élucider le mot et d'explorer les profondeurs du concept. Dans son livre, Le terrorisme, définition, historique, idéologie et passage à l'acte, paru en mai dernier chez les éditions Chihab, Liess Boukra remonte les fils du temps et tente de retrouver les racines du terrorisme. «Il ne se passe pas un seul jour, sans qu'il défraie la chronique. Tout le monde en parle, mais chacun l'entend différemment» lit-on dans le quatrième de couverture du livre. En effet, faut-il voir, en le phénomène du terrorisme, comme l'expression apparente d'une idéologie? Peut-on réduire ce concept à une simple visée politique et économique? «Chacune de ces portes d'accès conduit à une impasse et mène, celui qui l'emprunte, à renouer avec le travers idéologique qu'il jure pourtant répudier.». «Ce livre, écrit l'auteur, tente de cerner les raisons de cette impossibilité, pour ensuite chercher à ´´régresser´´ du phénomène à sa ´´réalité´´». Dans ce livre, Liess Boukra ne va pas sans se poser des questions les plus ambiguës à résoudre. «Comment et pourquoi, à partir d'un certain seuil de désinhibition, des individus s'emparent-ils d'une arme et s'arrogent-ils le droit et la légitimité de tuer des individus qu'ils ne connaissent pas?». Dans son livre, l'auteur nous renvoie à l'ère anté-chrétienne. Il situe le phénomène du terrorisme au règne du roi Hérode (37-4 avant J.-C.). «En réaction contre les Sadducéens, les Pharisiens et les Esséniens, naissait un autre parti appelé les Zélotes, en raison de l'intransigeance de leur attachement au judaïsme et de leur haine de l'étranger». L'auteur évoque également la fameuse secte des Assassins d'Alamout (El Hashashin) de Hassan Essabah al yamani, qui a élu domicile dans la forteresse d'Alamout. Cette secte, faut-il le rappeler, va terroriser les princes turcs, arabes, et croisés du Moyen-Orient pendant deux siècles, de 1090 jusqu'à la fin de l'an 1200. Néanmoins, le terrorisme, en tant que concept, ne retrouve ses racines que dans la Révolution française de 1789. «Sur rapport du Comité du salut public, installé en avril 1793, la Convention adopta une série de lois répressives. La Terreur était instaurée, pour sauver la révolution. Au prix des massacres en Vendée, fomentés par les troupes de la République (les colonnes infernales), et d'exécutions en masse, l'ordre révolutionnaire fut partout rétabli...». Liess Boukra, dans son livre, refuse d'imputer ce phénomène à une religion ou une culture. Cela nous fait penser aux propos du président américain, George W.Bush qui, à chaque fois que l'occasion lui est donnée de parler de terrorisme, n'hésite pas à «disserter» et à déverser sa haine sur les musulmans. Et la guerre sans merci que l'administration Bush livre contre le terrorisme n'est, on ne peut plus clair, qu'une nouvelle Croisade lancée contre l'Islam. «De Félice Orsini à Oussama Ben Laden, Carlos Marighela, Andréa Baader (...)ce sont les mêmes contradictions objectives en liaison avec la même soif d'extermination née de la même volonté de puissance; le terrorisme n'étant pas le propre d'une culture, d'une religion ou d'un groupe social particulier» écrit Liess Boukra. Celui-ci, présentera son livre, ce soir à 21h, à la Libraire Chihab Internationale, sise au 10, avenue Brahim-Gharafa (ex-Durando), à Bab El Oued, à Alger.