La Russie observait hier une journée de deuil national après le massacre dans une salle de concert à Moscou, l'attaque la plus meurtrière sur le sol européen revendiquée par le groupe terroriste Etat islamique (EI).»Le pays entier est en deuil avec ceux qui ont perdu leurs proches dans cette tragédie inhumaine», a lancé hier matin la chaîne de télévision publique russe Rossia 24. Elle a diffusé les images d'un immense panneau numérique installé sur les murs de la salle de concert attaquée: une bougie sur un fond noir et l'inscription «Crocus City Hall. 22/03/2024. Nous sommes en deuil...».Le président Vladimir Poutine a souhaité un prompt rétablissement aux personnes blessées dans l'attaque meurtrière, a indiqué samedi la vice-Première ministre russe, après une réunion présidée par le chef de l'Etat.»Le président a souhaité à tous un prompt rétablissement et a transmis sa gratitude aux médecins», a déclaré Tatiana Golikova, citée par les agences de presse russes. Le président russe s'est entretenu également avec les responsables des forces de l'ordre et des services de secours. Selon les agences de presse russes citant le Kremlin, il a reçu les rapports du directeur des services de sécurité (FSB), du Comité d'enquête, de la garde nationale, ainsi que des ministres de l'Intérieur, de la Santé et des Situations d'urgence. Il a ainsi décrété un deuil national pour la journée de dimanche, alors que la population moscovite se pressait en grand nombre dans les centres de don du sang et près de mémoriaux improvisés. La télévision russe a diffusé hier des images de l'interrogatoire, après leur arrestation, des quatre assaillants présumés qui ont attaqué la veille une salle de concert à Moscou, faisant au moins 133 morts. Les autorités russes ont annoncé samedi l'arrestation de 11 personnes dont les quatre assaillants présumés, des citoyens étrangers, dans la région de Briansk, frontalière à la fois de l'Ukraine et du Bélarus. Sur les images de leurs interrogatoires, deux des suspects admettent leur culpabilité, l'un disant avoir agi pour de l'argent. Selon des médias russes et le député Alexandre Khinstein, certains de ces suspects sont originaires du Tadjikistan, une ex-république soviétique d'Asie centrale voisine de l'Afghanistan où le groupe terroriste Etat Islamique, qui a revendiqué l'attaque de Moscou, est actif. Les enquêteurs n'ont pas évoqué la nationalité des suspects, indiquant juste qu'ils n'étaient pas Russes. Le dirigeant de la Tchétchènie, république du Caucase russe, Ramzan Kadyrov, a de son côté indiqué que des soldats tchétchènes, déployés depuis des mois dans la région de Briansk pour sécuriser la frontière avec l'Ukraine, ont participé à l'arrestation des suspects. Le Bélarus, pays allié de Moscou, a aussi indiqué avoir pris part aux opérations afin d'empêcher les assaillants de «sortir (du territoire russe) par la frontière commune». D'après les médias russes, ces hommes ont été arrêtés dans le village de Khatsoune, dans la région de Briansk. Vladimir Poutine et les services spéciaux russes (FSB) avaient énoncé samedi qu'ils comptaient se rendre en Ukraine où ils disposaient de contacts devant les aider. Les forces russes ont lancé hier à l'aube de nouvelles attaques aériennes massives sur Kiev et d'autres régions en Ukraine, à l'aide de missiles de croisière tirés depuis des bombardiers stratégiques Tu-95MS. Des missiles et des drones explosifs se sont également abattus sur le district de Striï, au sud de la ville de Lviv (ouest). Dans la nuit de jeudi à vendredi, des attaques de missiles et de drones russes avaient déjà visé les infrastructures énergétiques et stratégiques ukrainiennes. La ville de Striï se trouve à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec la Pologne, membre de l'Otan, qui a indiqué avoir relevé son niveau d'alerte face aux bombardements proches de son territoire. La Russie a par ailleurs annoncé samedi soir avoir repoussé une attaque de dix missiles ukrainiens visant la ville de Sébastopol en Crimée, a indiqué son gouverneur.»Nos militaires repoussent une attaque massive sur Sébastopol. Selon les premières informations, plus de dix missiles ont été abattus», a affirmé Mikhaïl Razvojaïev sur Telegram, précisant que l'attaque avait fait un mort, un civil de 65 ans touché par un débris de missile.