Le futur locataire du Palais du gouvernement aura pour tâche d'assurer la transparence des prochaines élections. Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, assiste à toutes les rencontres entre le chef de l'Etat et les ministres du gouvernement, apprend-on de sources autorisées. Réunions qui ont lieu depuis quelques jours à la Présidence de la République et qui sont surtout destinées à évaluer l'état d'avancement des différents chantiers de la République. Le fait d'associer un ministre à ce genre de rencontre n'est manifestement pas anodin. Il est même annonciateur d'un événement majeur à la tête du gouvernement, soulignent les mêmes sources. En effet, sa présence aux audiences des autres ministres n'est guère fortuite. De cette façon, le chef de l'Etat a voulu donner un aperçu des capacités de sa composante. Eventualité à prendre avec des pincettes, quand on sait que le chef de l'Etat avait traité ses ministres de «menteurs» et reproché de lui avoir caché la réalité des choses. «Pas un seul secteur n'est bien géré». Une phrase que le président a lâché pour réprimander les membres de l'Exécutif. Cela dit et indépendamment des résultats des «audits» des différents départements de la République, il y a lieu de souligner qu'un nouvel Exécutif est incontournable au lendemain de la promulgation de la nouvelle Constitution. En effet, l'Algérie basculera dans un autre système politique et ne serait-ce que formellement, il y aura forcément un nouveau gouvernement. Ce schéma répondrait favorablement à la demande exprimée par les partis politiques qui ont toujours exigé la neutralité de l'administration centrale. Avec la nomination de Abdelmalek Sellal au poste de chef du gouvernement, le chef de l'Etat donnerait le meilleur gage de sincérité et de neutralité de l'administration. En effet, l'actuel ministre des Ressources en eau est connu pour n'être d'aucune obédience politique. Sa mission: organiser les prochaines législatives. Le choix de Sellal par le président tient la route au sens qu'il a organisé la présidentielle de 1995 en tant que ministre de l'Intérieur dans un contexte politique et socioéconomique des plus ardus, mission accomplie avec la même rigueur et le même sens de responsabilité que les différentes missions qui lui ont été assignées. Ancien wali, ancien haut cadre au ministère des Affaires étrangères, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Abdelmalek Sellal peut arguer d'une expérience indéniable de la gestion qui lui vaut, aujourd'hui, d'être sous les feux de la rampe pour un poste dont il appréhende les tenants et les aboutissants. Cette investiture, si elle se confirme, serait une juste consécration pour un homme qui ne rechigne guère à la tâche, tout en y mettant un zeste d'humour. Son profil en fait l'homme consensuel par excellence. Modeste et résolu, tout à la fois, Abdelmalek Sellal ne peut qu'emporter l'adhésion des dirigeants des partis politiques qui lorgnent les législatives de 2007, sachant qu'avec un chef du gouvernement tel que lui, la neutralité de l'administration ne sera pas un vain mot. En outre, l'ancien directeur de la campagne présidentielle de Abdelaziz Bouteflika a développé son sens de l'organisation et la gestion des dossiers sensibles. Sur un autre plan, certaines sources affirment que plusieurs ministres seront dans l'obligation de rendre le tablier pour diverses raisons alors que d'autres prendront en charge les destinées d'autres départements. La nomination de l'ancien ministre des Transports possède cet avantage d'avoir un «profil» qui sied bien à la nouvelle image de marque que veut se donner le président de la République. Une expérience dans différents postes ministériels, un passé de diplomate, une «virginité» politique à toute épreuve soutenue par une aura d'énarque tranquille. Enfin et surtout, une loyauté à toute épreuve envers son mentor, le président Bouteflika.