Au moment où il a été arrêté, il était en possession de 250 g d'héroïne. La police parisienne ignorait qu'elle avait affaire à l'un des grands caïds de la cocaïne en France. Le comble c'est que cet Algérien était un banal clandestin. Une histoire digne des narcotrafiquants colombiens. Les policiers de la brigade des stupéfiants de la police judiciaire parisienne semblent être tombés sur un baron des milieux de la cocaïne. 4,3 kilos de cocaïne et d'héroïne en plus de quelque 230.000 euros ont été saisis dans un luxueux appartement parisien. Cette «prise» n'est autre qu'un Algérien de 39 ans qui, jusqu'à jeudi dernier, menait une vie à l'américaine semblable à celle des grands caïds de la drogue du New Jersey ou de Bogota. A travers la quantité de cocaïne, les sommes saisies et le train de vie que mène Kamel, le jeune clandestin sans emploi, la police parisienne parie qu'elle a affaire à l'un des principaux grossistes de drogue dure (cocaïne et héroïne). Le suspect a été déféré jeudi soir devant la justice et devait être placé sous mandat de dépôt. Le jeune a d'abord été arrêté en possession de 250 g d'héroïne marron, puis, pressé par les enquêteurs, il les a conduits jusqu'à sa cache après avoir reconnu se livrer au trafic de drogue depuis plusieurs années, la fournissant aux semi-grossistes du XVIIIe arrondissement. Les stupéfiants étaient importés, selon lui, des Pays-Bas. Le suspect vivait en France en situation irrégulière depuis plusieurs années. Il se déclarait sans emploi, se déplaçait en Mercedes et vivait en face du casino et du lac d'Enghien-les-Bains (Le Valois) un lieu huppé de Paris, dans un luxueux appartement où la police a trouvé une somme de 100.000 euros. La lutte opérée par les services de sécurité français contre les réseaux de soutien à Al-Qaîda a, depuis quelque temps, donné des résultats impressionnants sur les affaires de grand banditisme, notamment dans la région parisienne et au nord du pays, plus particulièrement la région de Lille. L'enquête sur les implications du jeune Kamel n'a pas encore abouti à des révélations le liant au terrorisme, mais toutefois le trafic de drogue en Europe venant d'Amérique latine n'a pas cessé de prendre des proportions inquiétantes, notamment depuis que l'acheminement de la drogue s'est tourné vers l'Afrique pour contourner les contrôles rigoureux dans les pays européens. La version du jeune Kamel, désignant les Pays-Bas comme étant sa source d'approvisionnement, semble très plausible, mais il n'en demeure pas moins que la piste de l'Afrique connection est bien indiquée pour le trafic de ce genre. En effet, selon les enquêtes menées depuis des années, la cocaïne passe depuis dix ans de la Colombie, via des ports africains tels qu'au Burkina Faso et le Sénégal puis le Maroc pour aboutir finalement en Europe où elle est écoulée.