La globalisation économique a conduit à la précarisation de l'emploi. Les multinationales, les ONG et le phénomène de la désyndicalisation ont constitué les principaux axes du débat animé, dans la soirée du samedi, au siège de la fondation Friedrich Ebert, par le secrétaire fédéral de la CGT-FO (Confédération générale du travail, force ouvrière) Jean Jayer. D'autres sujets inhérents au devenir du syndicalisme, confronté aux nouvelles bravades du capital, ont été abordés lors de cette soirée ramadhanesque organisée sous le thème: «Le syndicalisme à l'heure de la mondialisation». Le syndicaliste français, Jayer, en faisant une longue rétrospective du mouvement syndical, a laissé les présents sur leur faim, avant que l'assistance, composée de syndicalistes, de journalistes et d'étudiants, n'oriente les discussions vers les vraies préoccupations des travailleurs à l'échelle internationale. Il s'est agi des multinationales qui ont adopté, ces dernières années, une forte politique antisyndicale. Exploitant au mieux l'atout de la délocalisation, ces entreprises géantes réussissent, dans la plupart des cas, à échapper aux pressions des syndiqués. D'autant plus que les multinationales s'établissent dans les pays où il n'y a pas de syndicats, ou du moins, là où il y a des syndicats soumis. Les exemples ne manquent pas. Des multinationales américaines, françaises et suédoises, installées en Inde, au Guatemala ou en Chine, brandissent la menace de licenciement à chaque fois que les travailleurs essayent de se syndiquer. Concernant le cas de l'Algérie, la question des privatisations a été désignée comme étant une démarche antisyndicale, étant donné le fait que les travailleurs du secteur privé ne sont pas syndiqués. La compression des effectifs et la fermeture des entreprises intervenues dans notre pays, ne sont, en fait, que le résultat de cette réalité. Cela en plus de l'informel qui exploite près d'un million d'employés qui travaillent dans des conditions très pénibles. Les intervenants se sont accordé à dire que la globalisation économique a conduit à la précarisation de l'emploi. Un fait qui se traduit, selon Jayer, par l'existence de plus de 7 millions de Français et de quelque 50 millions d'Américains vivant au-dessous du seuil de pauvreté. Les organisations de salariés à travers le monde sont confrontées, à des degrés nuancés, aux mêmes problèmes de concentration de capital et de libéralisation des échanges. Le secrétaire fédéral de la CGT-FO a mis en garde contre les politiques des ONG, dont certaines sont instrumentalisées par des cercles occultes. Ces organisations qui tendent, ajoute Jayer, à prendre la place des syndicats en revendiquant le respect des droits de l'homme. S'agissant du phénomène de la désyndicalisation, considéré comme un imminent danger guettant l'action syndicale sur le plan international, le syndicaliste français a estimé que le nombre de syndiqués ne peut renseigner, en aucune manière, sur l'efficacité de l'action. D'autres questions liées à l'indépendance des syndicats et leur obédience aux gouvernements ou aux partis politiques ainsi que le rétrécissement des libertés syndicales par la signature de pactes économiques et/ou sociaux, ont été approchées lors de ce débat.