Débats n C'est sous le thème «Le syndicalisme à l'heure de la mondialisation», que la Fondation Friedrich-Ebert organise un cycle de conférences. «Il est nécessaire que les syndicats de branches appartiennent à une structure générale qui se chargera des sujets transversaux à l'image de la protection sociale, de la retraite, de la couverture sociale, etc.», a affirmé Jean Layer, secrétaire confédéral à la CGT-FO, hier, lors d'une conférence tenue dans le cadre des soirées ramadanesques de la Fondation Friedrich-Ebert. Mais cette structure, explique l'orateur, ne peut intervenir efficacement que s'il y a de vrais syndicats dans les entreprises et dans les administrations. C'est pour cela qu'«il faut un syndicalisme politique indépendant», a-t-il relevé. A titre d'exemple, l'invité de la Fondation Friedrich-Ebert a donné l'exemple de la France où se trouvent 15 000 implantations Forces ouvrières. «C'est vrai, il y en a qui fonctionnent comme il y en a qui ne fonctionnent pas. Mais c'est ça qui fait la force syndicale de tous les jours», a-t-il expliqué. Selon le secrétaire confédéral de la CGT-FO, pour trouver une issue à l'impasse syndicale qui caractérise certains pays, il faut qu'il y ait un véritable engagement militant au sein des entreprises. En outre, Jean Layer a expliqué à l'assistance, composée de syndicalistes, de politiques et de journalistes, la nécessité d'une action syndicale internationale pour lutter contre le néo-libéralisme représenté par les multinationales à l'échelle planétaire. «Une même politique à l'échelle de la planète produit les mêmes effets partout», a-t-il indiqué. Néanmoins, le conférencier a constaté que souvent, il y a des barrières qu'on ne surmonte pas. «Faisons tomber les barrières. Les capitalistes n'ont jamais tenu compte de barrières et nous serions assez bêtes pour encore les renforcer», a-t-il indiqué. D'après lui, c'est par une solidarité effective qu'on peut construire une action forte face à ces multinationales. Par ailleurs, en réponse à certains intervenants affirmant qu'on est loin du temps de Emile Zola où la pauvreté atteignait le seuil de l'intolérable, le syndicaliste français a fait savoir à l'assistance que même dans les pays dits développés, la pauvreté gagnera de plus en plus de terrain. «En France, des fonctionnaires de la ville de Paris dorment dans leurs voitures parce qu'ils ne peuvent pas se payer un loyer», dit-il, ajoutant : «En France, il y a aujourd'hui 7,5 milllions d'individus qui vivent sous le seuil de la pauvreté, et aux Etats-unis ils sont presque 50 millions. Donc je crois qu'on ne peut dire qu'on est loin du temps de Zola.» Selon le constat de Jean Layer, le monde traverse une phase de régression sociale bien que les richesses soient de plus en plus nombreuses.