La visite effectuée mercredi dernier par le président Tebboune au siège du ministère de la Défense nationale (MDN) ne manquait pas de significations. Qu'il s'agisse du lieu ou de la date choisie, la visite présidentielle est riche en messages. Le maître-mot du chef de l'Etat a été celui de la souveraineté nationale, dont la préservation repose sur une armée forte et redoutable et sur une économie développée. Dans son allocution, le chef de l'Etat n'a pas tari d'éloges sur l'institution militaire, qui est «forte» et qui «se renforcera davantage» pour «préserver» justement cette souveraineté nationale à laquelle tient l'Algérie. Particulièrement dans un contexte marqué par la multiplication de zones de tension dans le voisinage immédiat de l'Algérie. Dans ce registre, les visées de puissances occidentales dans la région du Sahel ne sont plus un secret pour personne. Et ce serait un secret de Polichinelle que d'évoquer l'implication active de certains pays arabes dans l'oeuvre diabolique de créer un chaos régional. Un objectif criminel qui table sur un affaiblissement des Etats-nations pour élargir l'espace des normalisateurs avec l'entité sioniste dans la région. Le président Tebboune a affirmé que disposer d'une armée puissante et redoutée est à même de repousser «les convoitises de certaines parties». Il a précisé en revanche que le développement et le renforcement de l'armée «ne signifie pas la préparer à attaquer ou à contrôler une région quelconque ou les pays voisins». Le but est de protéger le territoire national pour lequel les martyrs se sont sacrifiés, et pour assurer l'avenir de la génération actuelle, a-t-il tenu à dire. Et de rappeler que l'Algérie «n'a jamais dévié de la légitimité internationale, ni attaqué un quelconque pays». Mémoire de la nation Contexte et symbolique obligent, le chef de l'Etat est revenu longuement sur les massacres du 8 mai 1945 à Guelma, Sétif, Kherrata et dans d'autres villes du pays. Il a affirmé dans ce chapitre que l'institution de la Journée nationale de la mémoire reflète la fierté du peuple algérien de son honorable et glorieuse histoire. Le chef de l'Etat a considéré que cette Journée qui constitue une occasion de «rendre hommage aux vaillants martyrs est de suivre leur exemple». À rappeler que le président Tebboune a décidé, en 2020, d'instaurer une «Journée de la mémoire» en souvenir des massacres du 8 mai 1945, cette date considérée par les historiens et des acteurs du Mouvement national comme le prélude à l'insurrection de Novembre 54. Au siège du MDN et devant les haut gradés de l'ANP, le chef de l'Etat a convoqué les grands sacrifices consentis par le peuple algérien face aux crimes odieux et barbares du colonialisme français. Comme il a tenu à répondre à «ceux qui reprochent à l'Etat algérien son attachement à la préservation de la mémoire de la nation». Il a souligné, dans ce registre, qu'un peuple qui «n'a pas de racines et des ancêtres vertueux et combattants, a un avenir incertain». Or, le peuple algérien est «un peuple résistant qui rejette l'occupation et refuse que sa liberté soit atteinte», a soutenu le président Tebboune. Il a ajouté que celui qui «ne préserve pas la mémoire des chouhada et la dignité de l'Algérie et qui ne défend pas son indépendance et sa liberté, aujourd'hui, n'a ni histoire ni avenir». La veille de ce 79e anniversaire du 8 mai 1945, le président Tebboune avait affirmé que le dossier de la mémoire est «inaliénable et imprescriptible», et qu'il «ne peut faire l'objet de concession ou de marchandage». Considérant la réalité économique d'un pays directement liée à sa souveraineté, le chef de l'Etat a mis en avant la situation actuelle de l'économie nationale. Il a ainsi mis en avant l'essor enregistré, ces dernières années, affirmant qu'il est «tangible et sans équivoque». Il a cité, comme preuve, le rythme de croissance, notamment avec le parachèvement des grands projets, qui connaîtra à l'horizon 2027 des réalisations majeures à différents niveaux. Essor de l'économie Le président Tebboune a, par ailleurs, abordé l'endettement extérieur réitérant son rejet de ce dernier, car représentant un des facteurs qui «hypothèquent l'indépendance de la décision souveraine de l'Etat». Plus que cela «l'endettement est une honte et une trahison envers les martyrs», a-t-il expliqué. Dans un autre registre, Abdelmadjid Tebboune a réitéré «l'engagement immuable et inconditionnel» de l'Algérie en faveur des causes justes, à leur tête les causes palestinienne et sahraouie. «Il y a, a-t-il dit, un complot que nous n'acceptons pas, qui vise à faire oublier l'existence du peuple palestinien», soulignant la nécessité de l'établissement de l'Etat palestinien. Concernant la question sahraouie, il a affirmé que l'Algérie n'abandonnera pas le peuple sahraoui, appelant l'ONU à s'acquitter de son rôle en accélérant le travail de la Commission de décolonisation.