Le public qui s'est déplacé à la salle El Mougar, a eu droit en exclusivité, à quelques passages du prochain album de leur idole. Poursuivant sa tournée artistique ramadhanesque, le chanteur algérien d'expression kabyle, a donné la réplique dans la soirée d'avant-hier à son public algérois à la salle El Mougar. Une heure et demie durant, le public constitué dans sa totalité de familles, a été au rendez-vous avec des grands moments d'émotion, une musique raffinée et une poésie de grande finesse. L'assistance n'a sûrement pas regretté d'avoir fait le déplacement pour écouter leur idole. Comme signe de reconnaissance à son fidèle public, Brahim a gratifié ce dernier de quelques passages de son nouvel album qui sera sur le marché en 2007. Donc, l'assistance a eu le droit d'écouter, en exclusivité, Les fragments de ce nouvel album. Accompagné de son inséparable luth, Brahim a commencé la soirée, seul face à son public, durant quelque 30 minutes. Contrairement à ses habitudes, où il privilégie de jouer avec un large orchestre, cette fois-ci, l'artiste s'est surpassé, sans autres musiciens et autres instruments. Il a préféré jouer seul et avec un seul instrument: le luth. «Entre vous et moi, ce soir, il y a le luth», a lancé Brahim à son public, en début de soirée. Ce dernier a beaucoup apprécié cette nouvelle touche de Brahim. Dans un décor romantique et sous une lumière tamisée, la salle El Mougar est plongée dans un silence religieux. On n'entendait que les échos du luth qui parvenaient des quatre coins de la salle. «Ce sont des moments d'hypnose», a lancé une dame. Un nombreux public n'a pas manqué de comparer cette nouvelle oeuvre de Brahim à ce qui est fait par les grands artistes orientaux tels que le Libanais Marcel Khalifa et l'Irakien Naseer Shamma. «Après le chef-d'oeuvre Intasse, qui rassemble dans son style les chants de Mohamed Abdelwaheb et Abdelwahab Doukali, Brahim, cette fois-ci, s'est surpassé en jouant un autre nouveau style à la manière de Naseer Shamma», a estimé le jeune Akli. Durant ce passage, l'artiste a chanté l'exil, la patrie, la démocratie et bien évidemment, l'amour. Justement, Brahim aborde l'amour dans toutes ses dimensions. Il laisse la libre imagination aux mélomanes. Que chacun adapte les mots choisis par l'artiste à sa propre vie. Il donne le sens le plus large au verbe aimer. Les mélomanes ont voyagé dans le sens le plus profond du terme. Le passé resurgit... Chacun a pensé à son bien-aimé ou à sa bien-aimée. Pour la deuxième partie de son concert, l'artiste a interprété la chanson Intasse, (dites-lui) dans sa version originale en kabyle. Accompagné par deux grands musiciens, à l'image du maître du violon Boudjelida et le maître de la flûte Cheikh Youcef Saôu, Brahim a fait encore vibrer, dans cette chanson, les coeurs sensibles. Pour clôturer son concert, l'artiste a chanté sa chanson phare Oussan enni (ces jours-là). A souligner enfin, que des figures emblématiques de la chanson kabyle ont été présentes à ce gala, à l'image du grand Meziane Rachid.