A sept mois des prochaines législatives, les députés indépendants de l'Assemblée nationale ne s'entendent plus. Chacun y va de son indépendance. Vingt-trois élus des trente que compte ce groupe parlementaire viennent de dénoncer, dans une déclaration, le renouvellement des structures effectué par le président sortant, M Badaoui. «Ce qui a été fait par le président du groupe sortant - dont le mandat a expiré depuis le mois de juin dernier - est nul et non avenu. De même que nous considérons illégales les nominations issues de cette mascarade», a indiqué le président de la commission des candidatures, Messaoud Boudradji, dans un rectificatif. «Nous sommes un groupe parlementaire libre et non un parti politique entre les mains d'une seule personne», a souligné le document de M.Boudradji authentifié par sa signature et par le cachet du groupe parlementaire des indépendants. Il a été reproché au président sortant d'avoir effectué des élections et des nominations à la tête des différentes structures «sans respecter les procédures, notamment, le quorum requis pour une pareille opération». Ainsi, il a élu un président du groupe, un vice-président, un président de la commission culturelle et du tourisme, un vice-président de la commission des transports et un rapporteur de la commission de la défense. «En ma qualité de président de la commission des candidatures, j'informe mes collègues députés indépendants que les élections pour le renouvellement des structures de notre groupe se dérouleront samedi 14 octobre à 14 heures», a ajouté l'élu indépendant de Médéa. «Quand les choses sont faites dans les normes, on doit avoir en principe le nombre de voix qu'a obtenu chaque candidat à la présidence du groupe parlementaire. Or ce n'est pas le cas», dénonce Khaled Ahmed, député indépendant de la wilaya de Béjaïa. «Je détiens des procès-verbaux signés par vingt-trois députés, qui ont avalisé ma candidature en tant que président du groupe parlementaire», a ajouté l'élu de Béjaïa. La demande de réunion a été accordée par l'administration de l'Assemblée, selon les députés contestataires. C'est la première fois que ce groupe parlementaire étale ses différends sur la place publique. Aux moments les plus intenses qu'a vécus l'actuelle assemblée, notamment durant la crise du FLN, l'élection présidentielle de 2004, le vote de projets de loi les plus marquants comme la loi sur les hydrocarbures, le groupe parlementaire s'est montré solidaire.