La situation au Soudan est en train de s'aggraver sur le plan sécuritaire et alimentaire à la fois. Les combats ont repris de plus bel entre «l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) dans la ville d'El Fasher, dans l'Etat du Darfour du Nord», selon la presse locale qui a relayé l'information en faisant état d'une détérioration de la situation humanitaire des plus catastrophiques à cause de déplacements historiques des civils soudanais à cause de la guerre qui vient de reprendre avec une grande ampleur. Des agences humanitaires et des médias ont fait état de plus de 100 morts dans une attaque de paramilitaires. La presse locale a souligné que «Les Forces de soutien rapide (FSR), paramilitaires en guerre contre l'armée soudanaise depuis avril 2023, ont attaqué mercredi le village de Wad al-Noura à deux reprises à l'artillerie lourde», précise-t-on. Clémentine Nkweta-Salami, coordinatrice humanitaire de l'ONU au Soudan a indiqué qu'elle était «choquée par les informations faisant état d'attaques violentes et d'un grand nombre de victimes dans ce village. Les images qui nous parviennent de Wad al-Noura sont terribles», et d'ajouter «Je suis horrifiée par les informations selon lesquelles au moins 35 enfants ont été tués et plus de 20 autres blessés lors de l'attaque contre le village», a-t-elle attesté. La responsable de l'Unicef, Catherine Russell, a souligné de son côté que «plus de 104 morts ainsi que des centaines de blessés, le comité de résistance de Madani, réseau d'entraide entre habitants, assure avoir établi ce bilan sur la base d'une communication préliminaire avec les habitants du village situé dans l'Etat d'al-Jazira, dans le centre du Soudan», a-t-elle clarifié. Le drame des civils soudanais se fait sentir gravement dans un contexte international qui fait que le Soudan est relégué au dernier plan par les instances internationales. Il faut rappeler que les militants du comité «avaient aussi diffusé des images sur les réseaux sociaux montrant une rangée de linceuls blancs disposés sur un terrain. Ils affirment que les paramilitaires ont envahi le village, entraînant la fuite de nombreux habitants», lit-on dans le communiqué de la coordination humanitaire de l'ONU. Emergency Lawyers est un groupe d'avocats soudanais qui a publié une documentation où il «documente les atrocités commises depuis le début de la guerre, a vu dans l'attaque de Wad al-Noura un exemple douloureux des violations flagrantes des droits humains commises dans ce conflit», précise-t-on. La même organisation a dénoncé «un crime de guerre sur X (ex-Twitter). Accusés de pillages, mais aussi de violences sexuelles et ethniques, les FSR ont assiégé et attaqué à plusieurs reprises des villages entiers à travers le pays», alors que les paramilitaires ont rappelé aussi à travers un communiqué « avoir attaqué trois camps de l'armée dans la région de Wad al-Noura et s'être heurtés à leurs rivaux en dehors de la zone habitée», signale-t-on. Les combats qui se sont amplifiés au Soudan ont provoqué une malnutrition aiguë et une famine sans précédent. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM), indiqué que «le nombre de déplacés internes dans le pays pourrait dans les prochains jours dépasser les 10 millions. Depuis le début du conflit, plus de sept millions de personnes ont fui leur maison pour trouver refuge ailleurs au Soudan qui comptait déjà 2,8 millions de personnes déplacées au fil des décennies de guerres ayant meurtri le pays», et d'ajouter «La pire crise de déplacement interne au monde continue de s'aggraver, avec une famine à l'horizon et des maladies qui viennent empirer les ravages causés par le conflit. Ã travers le pays, 70% des déplacés tentent désormais de survivre dans des zones menacées de famine, Quelque 18 millions de personnes souffrent de la faim et 3,6 millions d'enfants de malnutrition aiguë», a signalé l'agence onusienne. Le think tank néerlandais Clingendael Institute, a lui aussi prévu ç travers ses analyses et études dans le cadre de la prospective qui concerne le Soudan que «d'ici fin septembre 2,5 millions de personnes pourraient mourir si la crise humanitaire perdure. Soit environ 15% de la population du Darfour et du Kordofan, vastes régions de l'Ouest et du Sud déchirées par des combats particulièrement violents», a-t-il estimé. L'instance onusienne doit agir très vite pour mettre un terme à une guerre civile dont les populations soudanaises risquent de connaître une pire situation de guerre avec des retombées néfastes à tous les niveaux.