Bombardements aveugles, massacres de civils, viols d'enfants, malnutrition aiguë et entraves délibérées à l'aide humanitaire. Bientôt deux ans après le début du conflit au Soudan, deux hauts responsables humanitaires dressent le portrait d'une crise sans précédent dans l'histoire du pays, mais relativement ignorée par la communauté internationale.Des dizaines de civils, dont des volontaires humanitaires locaux, ont été tués depuis le 12 mars, par des tirs d'artillerie et des bombardements aériens des Forces armées soudanaises (FAS) et des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) dans l'est de Khartoum et le nord d'Omdurman. La mort de dizaines de civils au Soudan, un « rapports troublants » sur l'escalade de la violence contre les civils à Khartoum, dans un contexte d'hostilités intenses. Des informations crédibles indiquent que les Forces de soutien rapide et les milices alliées ont fait des descentes dans des maisons de l'est de Khartoum, procédant à des exécutions sommaires et à des détentions arbitraires. Les paramilitaires auraient également pillé de la nourriture et des fournitures médicales dans les cuisines communautaires et les cliniques médicales. Depuis avril 2023, une guerre civile oppose les paramilitaires des FSR et les Forces armées soudanaises (FAS). De leur côté, les Forces armées soudanaises (FAS) sont accusées de se livrer à « des pillages et à d'autres activités criminelles » dans les zones qu'elles contrôlent à Khartoum Nord (Bahri) et dans l'est du Nil. « Des arrestations arbitraires généralisées sont en cours dans le Nil oriental». L'Onu à fait appelle donc les belligérants, et tous les Etats qui ont une influence sur les parties, à prendre des « mesures concrètes » pour assurer la protection effective des civils et mettre fin à l'impunité. La presse locale, indique que l'armée soudanaise est sur le point de prendre le contrôle du palais présidentiel de Khartoum aux paramilitaires des FASR. La guerre a éclaté dans le cadre d'une lutte de pouvoir entre l'armée soudanaise et les paramilitaires, avant la transition prévue vers un régime civil. Les deux parties ont été accusées de crimes de guerre, tandis que les paramilitaires ont également été accusés de génocide. Le conflit a entraîné l'une des plus grande crise humanitaire du monde, provoquant la famine dans plusieurs endroits. L'ONU avertit que l'escalade des attaques dans les villes d'Omdurman et de Khartoum met les civils en grave danger. Alors que les combats s'intensifient, des rapports indiquent que les zones résidentielles sont de plus en plus souvent prises pour cible. « Lundi soir, plusieurs personnes auraient été tuées par des tirs d'artillerie dans la zone de Karari, au nord d'Omdurman, et plus de 40 autres blessées, dont des enfants ». Selon des sources fiables. Pendant ce temps, au Darfour du Nord, les affrontements armés à El Fasher et dans ses environs continuent de déplacer des milliers de personnes vers le camp de Zamzam, qui est assiégé et menacé par la famine – et où les ressources et les services sont déjà très sollicités. Les points de contrôle autour du camp bloquent la circulation des civils, isolant encore davantage les personnes vulnérables qui ont un besoin urgent d'assistance. La situation dans le camp de Zamzam reste « catastrophique». «Les familles luttent pour survivre et une aide alimentaire, nutritionnelle et médicale est nécessaire de toute urgence». Sur le terrain, l'acheminement de l'eau par camion a été suspendu en raison des risques de sécurité, ce qui augmente la probabilité d'épidémies de maladies d'origine hydrique. Une aide humanitaire immédiate et l'accès à la zone sont essentiels pour éviter de nouvelles pertes en vies humaines est fortement nécessaire.