Vers la fin du stress hydrique. L'entrée en service imminente de plusieurs grandes stations de dessalement de l'eau de mer marque un tournant décisif dans la gestion des ressources hydriques. Cette initiative, impulsée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, reflète une vision stratégique visant à anticiper les effets néfastes du dérèglement climatique. Face à des étés de plus en plus chauds et des niveaux de précipitation en baisse, la réorientation de la politique hydrique vers des sources non conventionnelles est devenu crucial. En délaissant progressivement les eaux de surface, Abdelmadjid Tebboune a su poser les jalons d'une gestion durable et résiliente des ressources en eau. Cette vision a permis de lancer la construction de plusieurs stations de dessalement, avec 5 grandes installations en cours de réalisation qui seront livrées avant la fin de l'année. Selon Abdelaziz Arjoum, directeur central au ministère de l'Hydraulique, plusieurs stations sont déjà opérationnelles depuis l'année dernière, contribuant significativement à l'approvisionnement en eau de régions comme l'est de la capitale et la wilaya de Boumerdès. Les nouvelles stations, chacune avec une capacité de 300 000 mètres cubes par jour, représentent une avancée significative vers l'autosuffisance en eau. «En parallèle, un autre programme vise la création de 7 stations additionnelles, visant une couverture de 60% d'ici 2030», a-t-il assuré. Ces efforts réduiront la dépendance aux eaux souterraines et de surface, diversifiant ainsi les sources d'approvisionnement en eau du pays», a souligné le même responsable. Outre l'augmentation des capacités des stations destinées au secteur agricole, un programme spécifique a été mis en place pour remettre en service les stations d'eau inactives et améliorer l'efficacité des installations existantes. «L'objectif est d'atteindre un rendement de 24% d'ici fin 2024 et de 37% d'ici fin 2025», a-t-il souligné. Ces mesures visent à soutenir un secteur agricole crucial pour l'économie nationale, tout en assurant une gestion optimale des ressources en eau. La situation actuelle des barrages, avec un taux de remplissage moyen de 39%, souligne l'urgence de ces initiatives. Les disparités régionales sont marquées, les barrages de l'ouest du pays n'étant remplis qu'à 17%, contre 26% au centre et une meilleure situation à l'est. La décennie de sécheresse et les changements climatiques ont gravement affecté les ressources en eau de surface et souterraines. «Le bassin de la Mitidja, par exemple, a vu son niveau d'eau baisser de 50% en raison des faibles précipitations», rappelle ce cadre supérieur du ministère de l'Hydraulique. Cette réalité souligne l'urgence de la réorientation stratégique vers des solutions durables et innovantes. Grâce à ces mesures courageuses, l'Algérie est en voie de surmonter les défis hydriques exacerbés par les changements climatiques. La mise en service des stations de dessalement constitue une avancée majeure, sécurisant non seulement l'approvisionnement en eau, mais aussi la préservation des ressources naturelles traditionnelles. Cette transition vers des sources d'eau non conventionnelles est une adaptation nécessaire face à un climat de plus en plus imprévisible. En anticipant ces changements, le chef de l'Etat démontre une vision stratégique qui place la résilience climatique et la sécurité hydrique au cœur des priorités nationales. Avec une couverture hydrique qui pourrait atteindre 60% d'ici 2030, le pays se dirige vers une nouvelle ère de sécurité et de stabilité hydrique, un atout crucial dans un contexte mondial marqué par les défis environnementaux et climatiques. L'Algérie pourrait donc devenir un modèle de résilience hydrique.