Le Soudan plonge dans la spirale de la guerre fratricide qui ne cesse de prendre une ampleur et une dimension qui risquent de mener le pays vers l'effondrement et la dislocation. Des militants prodémocratie ont signalé que «plus 40 civils tués dans de violents tirs d'artillerie des paramilitaires sur des quartiers d'Omdourman, près de la capitale Khartoum, énième illustration de l'impact du conflit sur une population terrassée par une crise humanitaire», précise-t-on. Le comité de résistance de Karari a révélé que «les frappes d'artillerie menées aux Forces de soutien rapide (FSR), en guerre contre l'armée soudanaise depuis avril 2023. Jusqu'à maintenant, le nombre de morts est estimé à 40 citoyens, et il y a plus de 50 blessés, certains grièvement», rapporte-t-on. Le comité en question a rappelé à propos de la situation réelle qui prévaut au Soudan à travers les combats violents qui viennent d'être déclenchés qu'«Il n'y a pas encore de décompte précis du nombre de victimes à Omdourman, les tirs ont notamment touché «des quartiers résidentiels» dans le secteur de Karari. La plupart des morts sont arrivés à l'hôpital universitaire al-Nao, les autres dans des hôpitaux privés ou alors ils ont été enterrés par leurs milles», a-t-il attesté. Des scènes de tragédies humaines font l'événement au Soudan dont les civils sont livrés à eux-mêmes dans des conditions insoutenables sur le plan humanitaire à cause des combats qui prennent plus d'ampleur. Il faut signaler qu'«une centaine de personnes parmi lesquelles au moins 35 enfants ont été tués dans le village de Wad al-Noura, dans l'Etat d'al-Jazira». cette situation à provoqué l'ire des ONG comme c'est le cas pour les militants du comité de résistance de Madani qui ont «diffusé des images sur les réseaux sociaux montrant une rangée de linceuls blancs disposés sur un terrain». Les USA ont dénoncé cet «horrible» massacre «contre des civils sans armes», en exigeant que les paramilitaires rendent des comptes», a affirmé le département d'Etat. La coordinatrice humanitaire de l'ONU dans le pays, Clémentine Nkweta-Salami, a commenté le drame dans lequel se trouvent les populations civiles soudanaises en soulignant que «Les images qui nous parviennent de Wad al-Noura brisent le coeur. La tragédie humaine est devenue une caractéristique de la vie au Soudan, les combats et l'usage d'armes explosives dans des zones densément peuplées doivent être évités à tout prix. Les civils ne doivent jamais être des cibles», et d'ajouter «Les attaques sur les civils et sur les infrastructures civiles sont inacceptables», a-t-elle indiqué. Plusieurs spécialistes de la crise soudanaise ont fait allusion au une mobilisation tardive de la communauté internationale. Jean-Marc Gravellini est chercheur associé à l'IRIS, spécialiste des enjeux sécuritaires et de développement dans la zone sahélienne, a souligné à propos de la crise au Soudan que «La conférence internationale a en effet donné lieu à de nouvelles promesses de financement pour la réponse humanitaire au Soudan et la réponse aux réfugiés dans les pays voisins. Au-delà de leur montant, il est indispensable que ces nouvelles aides soient déboursées dès que possible. En effet, il faut prépositionner des produits de première nécessité avant le début de la saison des pluies en juin, fournir des semences aux agriculteurs avant la saison des semis également en juin et de l'argent aux personnes déplacées avant qu'elles ne connaissent la famine», a-t-il précisé Dan un autre registre, le chercheur a précisé que «L'escalade régionale est toujours au coeur des inquiétudes. Des milliers de Soudanais sont prêts à traverser les frontières dans une région sahélienne très instable. Ce conflit déstabilise tous les pays qui accueillent les flux de migrants. La guerre fait la place pour une circulation accrue d'armes et de capitaux et une prolifération des réseaux et activités mafieuses», et d'ajouter «Il apparaît de plus en plus que le Soudan est devenu le théâtre de la confrontation imposée par la Russie à l'Ukraine. Celle-ci semble se coordonner avec l'Arabie saoudite. Hemeti des FSR est quant à lui soutenu par les Emirats arabes unis et la Russie», a-t-il souligné.