L'explosion de plusieurs engins explosifs au passage d'une patrouille militaire au lieudit Achrouf dans la commune de Béni Ksila a fait, avant-hier, un mort et quatorze blessés parmi les éléments de l'Armée nationale populaire. Selon une source sûre, l'explosion a provoqué une véritable scène de panique et l'évacuation des blessés a nécessité la mobilisation de moyens aériens et surtout beaucoup de temps. C'est le deuxième coup dur que subit l'ANP depuis le début de la vaste opération de ratissage déclenchée au début du mois de septembre. La semaine dernière, cinq autres soldats ont été blessés dans les mêmes conditions et dans la même région, en l'occurrence Beni Ksila. Cette région où écumaient depuis des années les sanguinaires du Gspc, se trouve être fortement minée. Les terroristes du Gspc éparpillent des engins et bombes artisanales minant tous les passages afin de ralentir l'avancée des forces combinées sur le terrain. Cette stratégie du Gspc rend périlleux tout déplacement dans ces régions au relief accidenté et fortement boisées. Ce dernier bilan, que les sources officielles n'ont pas confirmé, démontre à bien des égards combien la tâche est difficile. Déclenchée il y a de cela un peu plus d'un mois et demi, l'offensive militaire dans les maquis de l'Akfadou, Beni Ksila, Toudja, soit tout le périmètre forestier entre la wilaya de Béjaïa et Tizi, a connu de forts moments d'intensité ponctués par des résultats qui dénotent on ne peut mieux, la présence du Gspc dans la région. Les deux kasmas de Tala Hamza considérées comme la cellule de communication du Gspc, les centaines de tonnes de produits chimiques destinés à la fabrication de bombes artisanales récupérées dans les dépôts de Béjaïa et Akbou, étaient autant de trouvailles qui, non seulement confirmaient le danger pesant sur la région, mais aussi justifiaient la vaste opération entreprise en mobilisant de gros moyens matériels et humains. Si on parle d'une centaine de terroristes du Gspc, qui se déplacent constamment en minant tout sur leur passage, il reste qu'aucun d'eux n'est neutralisé pour l'instant et que les forces de l'ANP sont seules à subir des contrecoups. A l'exception du terroriste arrêté le 3 septembre 2006 et dont les aveux ont permis d'éviter beaucoup de drames qui se préparaient à Béjaïa, aucune autre arrestation ou mise hors d'état de nuire n'a été signalée depuis. Ce qui ne manque pas évidemment d'entretenir ce climat de psychose né depuis les deux derniers attentats qui ont ciblé respectivement deux policiers et un civil à El Kseur et des éléments de la Bmpj à Adekar.