De nombreux exemples d'entraves administratives étaient cités. Les promoteurs en bâtiment de la wilaya de Béjaïa menacent d'arrêter les 8 chantiers de réalisation de la première tranche de Logements sociaux participatifs (LSP) si les problèmes relevés dans le courrier adressé, il y a neuf jours au wali de Béjaïa, ne sont pas pris en charge. Réunis dans la nuit de jeudi à vendredi à l'hôtel Chréa, les adhérents de la fédération Btph, affiliée à la Confédération algérienne du patronat (CAP), n'ont pas manqué de fustiger l'administration qu'ils accusent de «ne pas être en adéquation avec les textes», «de dévoiement de la loi algérienne» ou encore de «créer un Etat dans un Etat». Des exemples d'entraves administratives étaient citées à profusion par les opérateurs du Btph. La Duch, la Dlep, les Domaines, autant de directions intervenant dans le secteur du bâtiment et auxquelles il est demandé d'assouplir les démarches pour mieux avancer dans la réalisation de la première tranche. Les entrepreneurs de Béjaïa s'étonnent, par ailleurs, qu'on leur demande de réaliser des logements à 2 millions de dinars l'unité quand il faut 5 mois pour obtenir le permis de construire, 8 mois pour sa validation, autant de conditions qui n'incitent pas à entreprendre! A côté de cela, il faut relever les relations avec la Caisse nationale du logement (CNL) qui ne sont pas, de l'avis général, des plus sereines quant au déblocage de l'aide aux souscripteurs. Ce qui irrite le plus les professionnels du bâtiment à Béjaïa reste cette contradiction qui figure dans l'arrêté interministériel modifiant et complétant l'arrêté interministériel du 15/11/2000 modifié et complété, fixant les modalités d'applications du décret n°94-308 du 04/10/1994 définissant les règles d'intervention de la CNL en matière de soutien financier des ménages. A ce titre, les entrepreneurs de Béjaïa ne comprennent pas comment à Alger, Boumerdès, Blida, Annaba, Tipaza et Oran, le coût de réalisation ne puisse pas dépasser 5 fois le montant maximum de réalisation alors qu'ailleurs, dans le pays, il est fixé à 4 fois. C'est d'ailleurs le contenu principal du courrier remis à la presse et adressé au wali de Béjaïa dont la réponse se fait attendre, à ce jour, remarquent-ils. Au cours de cette réunion, coprésidée par M.Hocini, président de la CAP Béjaïa et M.Azoug, président de la fédération Btph, il a été également question des problèmes internes à cette corporation syndicale patronale. L'aspect financier est mis en exergue par le président dans son bilan en regrettant que les adhérents ne s'acquittent pas de leur cotisation, souhaitant la nécessité de se doter d'un siège ainsi que d'un agent de liaison en mesure de prendre en charge, les doléances et les démarches de la structure. Outre le fait nécessaire que «mettre sa main à la poche», les intervenants ont ciblé encore la «désorganisation qui profite aux magouilleurs». En conclusion, les patrons de Béjaïa restent convaincus que «l'administration, ne se réformant pas d'elle-même mais avec pressions» d'où la nécessité de s'unir autour de la fédération. Il est attendu la réaction de la CAP par rapport à l'arrêté interministériel (sus-cité) qui plafonne le coût de réalisation d'un logement à 2 millions de dinars à Béjaïa et 7 autres wilayas et ailleurs à 2,5 millions de dinars.