L'administration locale est accusée d'entraves et blocages bureaucratiques. La menace d'arrêt des huit chantiers immobiliers LSP, proférée par les promoteurs Rtph, il y a de cela 15 jours lors d'une réunion de leur fédération, a été mise à exécution avant-hier samedi. Cette journée de protestation a été appuyée par une conférence de presse au cours de laquelle les frondeurs sont revenus en détail sur la situation de huit chantiers en cours de réalisation à Béjaïa mettant en exergue les entraves administratives qui handicapent, à plus d'un titre, l'avancement des travaux. La fédération Rtph, affiliée à la CAP, a ainsi protesté contre «les entraves et blocages» rencontrés dans une administration locale accusée «de bureaucratiser le dossier logement». Djamel Azoug, président de cette fédération ne mâche pas ses mots lorsqu'il aborde ce volet en déclarant que «l'administration fonctionne très mal et ne maîtrise pas les instruments de l'urbanisme.» Tout en lui reconnaissant une certaine volonté, le conférencier notera, néanmoins, «un dysfonctionnement des services». Ce faisant plus explicite, il citera «la redéfinition du terrain cessible sans les voiries, le raccourcissement des délais d'enregistrement à la conservation foncière, l'ingérence des associations de souscripteurs, les désistements...» Autant de points parmi les 17 formulés comme condition à satisfaire pour toute reprise des travaux. Poursuivant son réquisitoire contre l'administration, le conférencier abordera l'institution de la Dlep dont «le rôle nécessite une redéfinition». Cette institution refuse de «valider les fiches techniques du projet 116 logements à Tichy pour non-conformité de la construction avec le permis de construire», un exemple voulu par le conférencier pour souligner cette demande de la fédération. A entendre les promoteurs immobiliers chargés de la réalisation de la première tranche LSP à Béjaïa, on est tenté de déduire qu'il y a risque d'un retard fort préjudiciable pour la wilaya. De ce fait, l'attribution devra être repoussée de plusieurs mois. Les huit chantiers comptant quelque 716 logements sur les 2400 unités de la wilaya, attribués dans le cadre du programme du président de la République, avancent mal. Un constat que fait illustrer l'orateur par des chiffres. Amizour et Aokas restent les deux chantiers qui connaissent une relative avancée, évaluée respectivement à 80 et 70%. Arrivent loin derrière, les chantiers de Sid-Ali Labhar et Akbou avec respectivement un taux de 45 et 30%. Cette première tranche devant être théoriquement achevée, traîne par la faute de la CNL «qui prend de très longs délais pour traiter les dossiers, établir les actes, remettre les permis de construire et validations des programmes.» «A ce rythme, la wilaya ne pourra jamais réaliser son quota», estiment les patrons du bâtiment à Béjaïa en faisant valoir une volonté de pousser les choses plus loin afin de débloquer la situation dont l'état actuel ne profite ni à la wilaya et encore moins aux acquéreurs et promoteurs.