Les habitants du village Oussama, commune de Béjaïa, dans la région de Boulimat sur la côte ouest, ont dû quitter précipitamment leurs domiciles hier matin sous la menace des flammes gigantesques d'un incendie qui s'est déclenché tôt le matin. A l'heure où nous mettons sous presse, le village est toujours en proie aux flammes et les éléments de la Protection civile font le maximum pour sauver les vies humaines. Un SOS a été lancé, hier, par les habitants sur les ondes de la Radio locale, Soummam FM, dès 9h00 du matin, demandant l'intervention de tout le monde, notamment la mobilisation des moyens de la Sonatrach, la Sonelgaz et les différentes équipes de secours. Les flammes d'origine inconnue sont en progression rapide, rapportent les habitants de ce village. Une progression favorisée par les vents qui soufflent fortement depuis hier matin dans la région de basse Kabylie. Le vice-président de l'APC de Béjaïa a eu recours au même média pour mobiliser les travailleurs de la commune auxquels il a donné rendez-vous au parc communal d'où ils seront acheminés sur les lieux du sinistre. Une véritable alerte a été lancée. Le danger était, de l'avis général, bien réel pour les habitations de ce hameau oublié. La même situation se présentait dans les communes, d'Akfadou et de Chemini. Les moyens disponibles sont en deçà de ce qu'il faut en pareille circonstance. De ce fait, les pompiers font ce qu'il peuvent, eux qui ont dû intervenir plus de 110 fois en l'espace de trois jours. Après un mois de jeûne et beaucoup de sacrifices, les citoyens ont célébré l'Aïd Esseghir qui aura été, cette année, particulier sur au moins un point: la canicule. En effet, le dernier jour du Ramadhan et les deux jours de l'Aïd se sont distingués par une chaleur jamais connue en cette période de l'année. A l'origine de cette situation suffocante, les 70 points d'incendie recensés par les services des forêts durant le dernier jour du mois sacré. Les six derniers n'ont été maîtrisés qu'en fin du premier jour de l'Aïd, soit avant-hier. Conséquences: 170 hectares d'arbustes et de broussailles ont été ravagés par les flammes visibles à des kilomètres à la ronde et des habitations menacées. Il est encore trop tôt pour évaluer les dégâts dont on ne compte pas pour l'heure, de victimes. Quant à l'origine, celle-ci reste en fait indéterminée mais on parle de la vague de chaleur en provenance du sud du pays mais également de l'imprudence humaine avec notamment le nettoiement qui précède toute campagne de récolte des olives. L'ensemble de la wilaya de Béjaïa était donc entourée de foyers d'incendie dont certains se font encore menaçants pour les habitations. Les services de la Protection civile n'ont vraiment pas chômé. Avec le peu de moyens dont ils disposent et les terrains touchés par les flammes qui se caractérisent par un relief très accidenté, le travail n'était pas une simple affaire. Quant aux citoyens, ils ont eu la vie dure il faut reconnaître. Les déplacements qu'imposait la conjoncture de l'Aïd avec les préparatifs traditionnels sont devenus un calvaire pour le commun des mortels. En effet, il était difficile de supporter la canicule en période d'automne. Jamais une fête de l'Aïd n'a été vécue dans de pareilles conditions, avouent de nombreux citoyens qui n'ont pas cessé de s'interroger sur la coïncidence du déclenchement de ces foyers avec l'Aïd. Mais ce qui inquiétait le plus est le fait que les foyers démarrent quasiment au même moment. Du coup, on n'a pas écarté la piste terroriste faisant le lien même avec l'opération de ratissage en cours depuis plus d'un mois dans les massifs forestiers de Toudja, Akfadou et Beni Ksila.