L'émotion était à son comble. À Paris, là où l'histoire s'est souvent teintée de douleur pour l'Algérie, l'hymne national a résonné non pas une, mais deux fois. Et ce sont deux jeunes femmes, Kaylia Nemour et Imane Khalif qui ont offert ce moment de gloire à tout une nation. Elles ont hissé l'emblème national sur le toit du monde, avec une grâce et une force qui racontent bien plus qu'une simple victoire sportive. Leur triomphe à Paris, capitale de l'ancien colonisateur, n'est pas seulement un exploit sportif, mais une page d'histoire que ces deux fahlate ont écrite avec leur cœur et leur âme. Deux jeunes filles, issues de milieux différents, pratiquant des sports aussi opposés que la gymnastique artistique et la boxe, ont été unies par une même flamme : celle de l'amour pour leur patrie, l'Algérie. Kaylia et Imane ne sont pas seulement des championnes ; elles sont les dignes héritières d'une lignée de femmes qui, depuis des siècles, ont incarné le courage et la résistance. Ces descendantes de la Kahina, de Lalla Fatma N'soumer, de nos moudjahidate et chahidate comme Djamila Bouhired, Zohra Drif Bitat, et Neffisa Hamoud, ont combattu à leur manière pour leur pays. Elles ont montré que la bravoure de la femme algérienne traverse les âges et les épreuves et qu'elle s'exprime aujourd'hui sur les plus grandes scènes internationales. En l'espace de quelques jours, Kaylia Nemour et Imane Khalif ont émerveillé le monde entier. Leurs parcours atypiques, marqués par des défis et des polémiques, ont ajouté une touche de magie à ce conte de fées moderne. Malgré leur jeune âge, elles ont fait preuve d'une force de caractère qui a stupéfié leurs adversaires. Elles ont montré au monde la puissance de la femme algérienne, cette force indomptable, capable de déplacer des montagnes, poussée par l'adversité. Kaylia et Imane incarnent tout ce que la femme algérienne a de plus précieux : le courage, la volonté de changer les choses et une personnalité forgée par des convictions inébranlables. Leur victoire a provoqué une onde de choc en Algérie. 44 millions d'Algériens sont sortis dans les rues pour célébrer ces deux médailles historiques. La joie et la fierté ont envahi les cœurs, rappelant les scènes de liesse après les victoires de l'équipe nationale de football. Mais cette fois, c'était différent. C'était une célébration de la femme algérienne, de sa force et de son courage. En l'espace de quelques jours, Kaylia et Imane sont passées de l'anonymat à l'adulation nationale. À ceux qui pensaient que la place d'une femme est «dans la cuisine», elles ont montré que la femme algérienne peut briller dans tous les domaines, et qu'elle peut porter haut et fort les couleurs de sa nation. Elles ont rappelé à tous que la première médaille d'or de l'histoire de l'Algérie a été remportée par une autre fahla venue du fin fond du pays : Hassiba Boulmerka. En pleine décennie noire, cette athlète a défié l'obscurantisme en décrochant l'or aux Jeux olympiques de Barcelone, apportant un rayon de soleil à un peuple plongé dans la douleur et le sang. Plus tard, Nouria Benida-Merah a, elle aussi, pris l'or à Sydney, en 2000, redonnant espoir à une nation qui émergeait tout juste de la tourmente. Ces femmes courageuses, à l'image de Kaylia et Imane, ont toujours répondu présentes à l'appel de la nation, donnant au mot fahla un sens profond et noble que seuls les Algériens peuvent comprendre. Bravo Mesdames, nous sommes fiers de vous !
