La rencontre présidence-ârchs, tant attendue aura enfin lieu. C'est ce que confirme la présidence de la République qui, dans un communiqué rendu public hier, déclare que «les représentants du mouvement citoyen des ârchs sont conviés à une rencontre en vue de concrétiser la mise en oeuvre des revendications de la plate-forme d'El-Kseur du 11 juin 2001.» Cependant aucune date n'a été fixée pour cette rencontre. En tout état de cause, la décision de recevoir les délégués dialoguistes à El-Mouradia a été prise hier, après un tête-à-tête Benflis-Bouteflika qui, après avoir fait «le point sur la situation sécuritaire en Kabylie (et) passé en revue toutes les initiatives prises dans le cadre de la mise en oeuvre du communiqué de la présidence de la République du 23 septembre 2001» ont conclu à la nécessité d'inviter les délégués du mouvement citoyen, dont «la réalité et l'objectivité des revendications légitimes de notre jeunesse» sont reconnus par les plus hautes autorités du pays. Cette invitation intervient au moment où la Coordination intercommunale de Béjaïa pose certaines conditions pour répondre favorablement à l'appel de Benflis d'un côté et à la persistance de la démarche radicale de la Cadc de Tizi Ouzou de l'autre. Cependant la mise en liberté provisoire des dix détenus des manifestations du 6 décembre dernier, intervenue hier, est de nature à calmer les esprits et, partant, donner toutes ses chances à l'invitation adressée par le chef de l'Etat aux «citoyens libres». La décision du parquet de Tizi Ouzou aura certainement pour conséquences immédiates, une disposition des populations de Tizi Ouzou, à l'adresse des dialoguistes, d'autant que la libération des détenus figurait en bonne place dans les travaux d'ateliers qui ont duré plus de deux mois. Il reste maintenant à fixer la date de cette rencontre que tout le monde attend avec impatience. D'ores et déjà, l'opinion publique s'attend à des décisions spectaculaires de la part de Bouteflika sur la question de la revendication identitaire. En revanche, sur la question des gendarmes, il sera difficile d'appliquer ce point figurant dans la plate-forme d'El-Kseur. Toujours est-il que l'initiative du chef de l'Etat, à quelques mois des prochaines législatives, doit réussir à tous les coups. Il s'agit, en fait, de couper l'herbe sous le pied des radicaux en les mettant en minorité dans leur campagne pour le boycott des élections. Les enjeux sont donc de taille...