Un débat historique en faveur d'un référendum au Sahara occidental, a eu lieu au Royaume-Uni. La cause sahraouie gagne chaque jour de nouveaux soutiens. A l'image de la militante des droits de l'homme, qui a été faite, jeudi, citoyenne d'honneur de la ville italienne de Naples, c'est tout un peuple qui a été honoré. D'autant plus que cette distinction, hautement symbolique, intervient dans un contexte marqué par l'échec de la diplomatie marocaine d'imposer ses thèses sur la scène internationale. Quand des alliés d'hier, à l'image de la France, qui avait rappelé par la voix de son président Jacques Chirac son soutien à l'autodétermination du peuple sahraoui, le Royaume chérifien n'a plus où donner de la tête. La délégation chargée par Mohammed VI de «vendre» le projet autonomiste qui sera soumis dans les quelques prochains jours à l'ONU, n'arrive pas à convaincre. Sa crédibilité a été même remise en cause par la presse marocaine, qui admet pour la première fois l'«incohérence» du Royaume par rapport au dossier sahraoui, à savoir s'opposer à l'autodétermination du peuple sahraoui, tout en soutenant le principe à travers l'approbation de toutes les résolutions allant dans ce sens. Le Maroc continue, en effet, de s'entêter à refuser d'honorer ses propres engagements vis-à-vis du Conseil de sécurité, lorsqu'il avait annoncé, en 1991, son acceptation du plan de règlement et ultérieurement, des accords de Houston en 1997. La violation à grande échelle des droits de l'homme dans les territoires occupés, par les forces de répression marocaine, justifie le refus opposé à des journalistes étrangers et à des ONG internationales de s'y rendre. Deux journalistes norvégiens sont les derniers à être l'objet de ces mesures arbitraires. Une situation d'affolement généralisée, d'autant plus que le Royaume vient d'essuyer un sérieux revers. En effet, après le rapport de la quatrième commission de décolonisation de l'ONU, réitérant le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, c'est au tour de la chambre des représentants du Royaume-Uni de se positionner en faveur de ce principe. Lors d'un débat historique, à la chambre des Communes, en faveur d'un référendum au Sahara occidental, le Royaume-Uni soutient les efforts des Nations unies dans la perspective d'«une solution juste et négociée à même de garantir au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination», a annoncé, en fin de semaine dernière, le ministre d'Etat britannique pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord aux affaires étrangères, M.Kim Howells. Répondant aux interrogations de députés du Parti travailliste au pouvoir, Howells a également rappelé le vote du Royaume-Uni en faveur de la résolution de la quatrième commission de décolonisation de l'Assemblée générale de l'ONU qui «confirme la validité du processus de paix et du plan Baker entériné par la résolution 1495 du Conseil de sécurité». M.Howells a, par ailleurs, précisé que la position du gouvernement britannique à l'égard du débat au sein du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental «sera en faveur du prolongement du mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso) en vue d'un règlement d'un conflit qui n'a que trop duré» Pour sa part, le député travailliste Jeremy Corbin a trouvé «honteux qu'au XXIe siècle un peuple demeure encore sous la domination». Alors que le débat de la chambre des représentants a été suivi d'une exposition relatant l'histoire de la lutte du peuple sahraoui, le Royaume chérifien, quant à lui, continue de collectionner les revers.