il apparaît que l'Algérie n'a pas été soumise à un embargo total. De 1996 à 2005,l'Algérie s'est fait livrer des armes pour un montant de 100,8 millions d'euros, selon un rapport du ministère de la Défense au Parlement, rendu public la semaine dernière à Paris, par le porte-parole de ce ministère, Jean-François Bureau. En examinant les contrats avec la France, il apparaît que l'Algérie n'a pas été soumise à un embargo total, du moins pour les livraisons françaises durant les années où le pays menait une lutte acharnée contre le terrorisme. Si les Américains avaient alors pris la décision politique de lui imposer un embargo,il semble que Paris n'ait pas adopté une position aussi radicale. Ainsi, si en 2005, le montant des acquisitions algériennes a été de 7,3 millions d'euros, la livraison la plus importante a été effectuée en 1996, année marquée par une violence terroriste sans précédent, d'un montant de 20,8 millions d'euros pour une commande passée antérieurement puisque la vente est toujours soumise à une Autorisation d'exportation d'armes de guerre (Eamg), laquelle n'est pas suivie automatiquement d'une livraison durant sa période de validité. Les acquisitions se sont élevées à 17,9 millions d'euros en 2001 et 15,7 en 2000. Les années les plus modestes ont été 1998 avec 2 millions d'euros et 1994 avec seulement 0,4 million d'euros. Pour la même période (de 1996 à 2005), les commandes se sont élevées à 197,6 millions d'euros. En 2005, elles ont été de 45,1 millions d'euros, soit trois fois plus qu'en 2004 où elles ont été de 13,6 millions d'euros mais légèrement supérieures à 2003 et 2002 où elles ont été de 43,9 millions d'euros et 40,2 millions d'euros. Sur les 7,3 mllions d'euros d'acquisitions en 2005, il y a eu 3,2 millions d'euros consacrés à l'achat d'équipements électroniques et de contre-mesures (systèmes de brouillage et de leurres). Les aéronefs (avions, hélicoptères et drones) ont coûté 2,8 millions d'euros et les matériels d'entraînement et de simulation 1,3 million d'euros. Dans le monde arabe, l'Arabie Saoudite est le premier client de la France avec, en 2005, des livraisons de 463 millions d'euros et des commandes de 294,2 millions d'euros. L'Egypte avec des commandes de 46,9 millions d'euros et des livraisons de 62,5 millions d'euros ainsi que les Emirats arabes unis (EAU) avec des commandes de 39,4 millions d'euros et surtout des livraisons de 635 millions d'euros sont deux clients importants. Le Yémen a acheté pour 22,3 millions d'euros. Le Maroc a fait des acquisitions pour 15,7 millions d'euros et passé commande pour seulement 6,4 millions d'euros. La Tunisie qui a fait des acquisitions pour 2,4 millions d'euros a multiplié par 10 à 24 millions d'euros ses commandes portant principalement sur l'armée de terre. Interrogé sur le traitement réservé à Israël, le porte-parole du ministère a soutenu qu'il n'y avait aucun privilège accordé à cet Etat et qu'il était soumis aux mêmes règles que les autres clients. Dans le marché mondial de l'armement évalué entre 45 et 55 milliards d'euros, les Etats-unis et l'Union européenne détiennent 80% des parts. Avec la Russie, l'Allemagne et Israël, le taux grimpe à 90%. La France est à présent rattrapée par la Russie qui a considérablement accru ses livraisons. Les deux pays se disputent la 4e place. En application du code de conduite européen, il y a en France 76 refus d'exportation de matériel de défense, dont un vers un pays de l'Afrique du Nord qui n'a pas été identifié. Les matériels concernés par les refus concernent essentiellement des composants électroniques (transferts de technologie), des équipements de surveillance (caméras, radars) ou d'intervention (hélicoptères) ainsi que des munitions et des armes légères. Parmi les critères pris en compte pour une livraison ou un refus, figurent, notamment, le respect des engagements internationaux des Etats membres, le respect des droits de l'homme et la situation interne (tensions et conflits armés) dans le pays de destination finale. La France vend davantage les équipements et armements d'aéronautique car pour les armées de terre, les fournisseurs sont plus nombreux et nombre de pays comme le Brésil produisent les équipements terrestres. De manière générale, les pays fournisseurs comme la France, recherchent les contrats de coopération globale comme cela pourrait être le cas pour l'Inde ou le Liban avec lequel des négociations sont en cours pour la modernisation de son armée.