Le groupe déplore 52 décès touchant son personnel dont 43 dans des accidents de différentes natures. «Nous avons pris beaucoup de retard en matière de prévention contre les risques industriels». C'est en ces termes que le président-directeur général du groupe Sonatrach, Mohamed Méziane, s'est exprimé, hier, sur les incidents industriels qui se produisent au niveau des zones gazières et pétrolières. «Il faut commencer à changer le comportement du travailleur pour être plus attentif car l'erreur humaine est la cause principale des accidents», a-t-il déclaré en marge du workshop de Sonatrach sur la mise en place d'un système uniforme hygiène - sécurité - environnement, organisé à Alger. Il a annoncé, dans ce sens, le lancement, dans les semaines à venir, d'un vaste plan de formation en comportement sécuritaire au profit des 120.000 travailleurs du groupe. Par ailleurs, les statistiques de sécurité de Sonatrach révèlent que le taux de fréquence des accidents a diminué de 6,21 en 2001 à 4,4 en 2004. Tandis que le taux de gravité a évolué de 0,57 en 2001 à 2,37 en 2004, principalement dû à l'explosion du GNL de Skikda qui a coûté la vie à 27 travailleurs de cette unité et causé des blessures à 73 autres. Il n'en demeure pas moins que le groupe déplore 52 décès touchant son personnel, dont 43 par accident de différentes natures. Les accidents mortels en 2004 font ressortir 3 décès par électrocution, 27 par explosion et 13 par accidents routiers. Une attention particulière est consacrée aux accidents de la circulation dont le nombre reste assez important: 306 accidents de la circulation au cours de l'exercice 2004. En effet, les responsables du groupe reconnaissent que les accidents routiers des salariés sont parmi les premières causes de mortalité au travail. Ils représentent plus de 14, 7% du total des accidents et sont à l'origine de près de 25% des décès. Force est de constater, également, que les incidents au niveau des zones gazières et pétrolières se sont succédé ces derniers mois, faisant plusieurs victimes et occasionnant des dégâts matériels de plus en plus lourds. Le dernier en date est survenu le 19 septembre sur un puits en cours de forage dans le champ pétrolier de Gassi Touil (sud-est de Ouargla), faisant 5 blessés parmi les ouvriers, dont deux grièvement, alors que deux autres agents sont portés disparus, selon le bilan de Sonatrach. Le 9 février, cinq wilayas: Tizi Ouzou, Bouira, Boumerdès, Tipaza et Alger, ont été totalement ou partiellement privées de gaz naturel, suite à l'acte de sabotage à la bombe qui a visé le gazoduc desservant ces régions depuis Hassi R'mel, perpétré par un groupe terroriste à hauteur de la gare d'Aomer. Face à ce lourd constat, le groupe Sonatrach s'est engagé à mettre en oeuvre un plan de prévention des risques industriels au niveau de l'ensemble des activités et des filiales. Une enveloppe budgétaire de 1,2 milliard de dollars sera consacrée par Sonatrach pour les investissements HSE (hygiène, santé, environnement) pour les deux prochaines années, selon M.Mohamed Méziane. Plus de la moitié de cette enveloppe est prévue pour l'amélioration de la sécurité des unités industrielles de cette société pétrolière. «Nous espérons, à travers cette stratégie, préserver la santé de nos travailleurs et réduire à zéro le nombre d'accidents de travail, pour assurer l'intégrité de notre patrimoine industriel et réduire à zéro le nombre d'incidents», a indiqué le président-directeur général de Sonatrach.