La compagnie nationale des hydrocarbures vient de mettre en place un organe de gestion des urgences et des crises, dénommé "Poste de Gestion des Urgences et des Crises" (PGVC). Par ailleurs, la Direction Santé, Sécurité Environnement (HSE) de la Sonatrach est instruite en vue d'élaborer un guide pratique de sécurité prenant en compte les risques touchant à l'environnement et aux populations. C'est là le contenu d'une directive générale relative à la sécurité des installations et des travailleurs qui vient d'être signée par Mohamed Meziane, président-directeur général de Sonatrach et qui définit la politique, les actions et les mesures à engager en matière de sécurité industrielle. Selon le communiqué de Sonatrach, la directive qui s'inscrit en droite ligne des instructions et directives générales émises par le Ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khellil, et réitérées à maintes reprises, insiste, en particulier, sur les aspects liés à l'amélioration et au renforcement de la prévention, à la gestion des risques et des situations d'urgence et de crise. Aux termes de ladite directive, "l'ensemble des structures et unités de Sonatrach sont sommées de déployer tous les moyens humains et matériels afin d'éliminer ou de réduire à la source les risques identifiés ou potentiels en mettant en œuvre les meilleures techniques et pratiques en usage dans le monde en matière de prévention des incidents ou accidents et de limitation de leurs effets lorsqu'ils surviennent". Des études sur les dangers, dont le champ d'investigation devra s'étendre à l'environnement externe, devront être élaborées. Elles permettront d'identifier les risques auxquels sont exposées les populations riveraines des installations, ajoute le communiqué. Les incidents vécus ces dernières années, à l'image de ceux qui se sont produits, par le passé, dans la plate-forme pétrochimique de Skikda (explosion du GNL, incendie des bacs de stockage du brut...), ont astreint Sonatrach à redéfinir une nouvelle politique HSE (Health, Safety and Environnement) dès l'année 2004, plus conforme à l'image du grand groupe pétrolier international qu'est devenue l'entreprise. Même si le risque zéro n'existe pas dans ce type d'industrie (pétrochimie) où des matières hautement inflammables et toxiques sont couramment utilisées, Sonatrach s'est fixée comme objectif de se hisser aux normes internationales en matière de protection de ses zones industrielles. L'entreprise avait consacré, en 2005, une enveloppe budgétaire de 1,2 milliard de dollars, pour les investissements HSE. Plus de la moitié de cette enveloppe était destinée pour l'amélioration de la sécurité des unités industrielles de la société. Cette volonté affichée par la compagnie nationale à se hisser aux standards internationaux peut être résumée selon les propos de son P-DG qui a déclaré, en 2005 lors d'une journée d'étude sur les risques technologiques majeurs, que "Sonatrach a décidé de faire tout ce qu'il y a à faire pour se conformer aux standards internationaux afin d'assurer une bonne gestion du risque, identifier l'incident avant qu'il ne se produise". En outre, le Parlement a adopté, en décembre 2004, une loi relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable. La mise en œuvre des mesures édictées par cette loi est assurée par le ministère de l'Energie et des Mines, grâce à un plan général de prévention des risques industriels et énergétiques qui définit un système de veille et d'alerte ainsi que des programmes de simulation nationaux assortis d'un système intégré de gestion des catastrophes.