Sonatrach doit se doter, selon son président-directeur général, des méthodes et outils les plus modernes pour réduire les risques et écarter les menaces. Les investisseurs affichent leur préoccupation en matière de transparence de gestion des risques. C'est le constat établi, hier, par les intervenants au séminaire sur le risque de gestion dans le secteur de l'énergie, organisé à Alger par le groupe Sonatrach. «Les risques sont multiples et différents. Nous devons nous doter des méthodes et outils les plus modernes pour les réduire et pour écarter les menaces», a déclaré le président-directeur général du Groupe Sonatrach, Mohamed Méziane. Pour relever ce défi, le Groupe Sonatrach a lancé plusieurs chantiers, selon son P-DG. Il s'agit de diffuser une culture et un langage communs en matière de risques et de gestion des risques, formaliser une structure de responsabilités, allouer des ressources dédiées à la gestion globale des risques, élaborer de nouveaux processus ou optimiser ceux déjà existants, en adoptant des méthodes et des outils modernes. Le Système d'information gestion des risques (Sigr) est au coeur de cette problématique, et sa mise en oeuvre revêt une importance stratégique pour le Groupe. Sonatrach qui s'est doté, également, d'une cartographie des risques. «Nous avons pris beaucoup de retard surtout en matière de prévention contre les risques industriels», avait déclaré dernièrement M.Méziane. C'est ainsi qu'un vaste plan de formation en comportement sécuritaire a été lancé au profit des 120.000 travailleurs du Groupe. Par ailleurs, les statistiques de sécurité de Sonatrach révèlent que le taux de fréquence des accidents a diminué de 6,21 en 2001 à 4,4 en 2004. Tandis que le taux de gravité a évolué de 0,57 en 2001 à 2,37 en 2004, principalement dû à l'explosion du GNL de Skikda qui a coûté la vie à 27 travailleurs de cette unité et causé des blessures à 73 autres. Il n'en demeure pas moins que le Groupe déplore 52 décès touchant son personnel, dont 43 par accident de différentes natures. Les accidents mortels, en 2004, font ressortir trois décès par électrocution, 27 par explosion et 13 par accidents routiers. Force est de constater, également, que les incidents au niveau des zones gazières et pétrolières se sont succédé ces derniers mois, faisant plusieurs victimes et occasionnant des dégâts matériels de plus en plus lourds. Le dernier en date est survenu le 19 septembre sur un puits en cours de forage dans le champ pétrolier de Gassi Touil (sud-est de Ouargla), faisant cinq blessés parmi les ouvriers, dont deux grièvement, alors que deux autres agents sont portés disparus, selon le bilan de Sonatrach. Le 9 février, cinq wilayas: Tizi Ouzou, Bouira, Boumerdès, Tipaza et Alger ont été, totalement ou partiellement, privées de gaz naturel, suite à l'acte de sabotage à la bombe qui a visé le gazoduc desservant ces régions depuis Hassi R'mel, perpétré par un groupe terroriste à hauteur de la gare d'Aomar. Face à ce lourd constat, le Groupe Sonatrach s'est engagé à mettre en oeuvre un plan de prévention des risques industriels au niveau de l'ensemble des activités et des filiales. Une enveloppe budgétaire de 1,2 milliard de dollars sera consacrée par Sonatrach pour les investissements HSE (hygiène, santé, environnement) pour les deux prochaines années, selon M.Mohamed Méziane.