La position des députés de l'Alliance a soulevé l'ire de l'opposition. Les députés ont adopté, hier, sans surprise aucune, le projet de loi de finances 2007, tels qu'il a été proposé par le gouvernement avec quelques modifications de forme. La quasi-majorité des amendements introduits dans le rapport préliminaire, élaboré par la commission des finances, n'a pas été retenue. Ce qui a amené le PT et le MRN à s'abstenir. Un fait saillant, les élus du peuple ont rejeté l'essentiel des mesures sociales proposées par l'opposition, représentées, par les deux partis El Islah et le PT, dans le cadre des débats sur la loi en question. La commission des finances et du budget, et dans l'objectif d'argumenter ces multiples rejets, s'est longuement étalée sur les programmes de soutien et d'aide sociale, initiés par le gouvernement au profit des citoyens. Des «prétextes» qui n'ont point convaincu les initiateurs des amendements en question. L'Alliance présidentielle qui possède la majorité parlementaire a actionné sa machine pour bloquer ces propositions. Si le FLN et le RND ont voté contre, le MSP lui, a préféré se démarquer à travers l'abstention. «Pour nous, il n'y a pas de différence entre le rejet et l'abstention», souligne un député du PT. Parmi les mesures «balayées» du projet de loi de finances, l'on retient, celle proposée au profit des retraités contenue dans l'article 10 bis, lequel prévoit «la suppression de l'IRG pour la pension de retraite dont le montant ne dépasse pas les 15.000DA» Explication de la Commission des finances: «Dans le souci d'améliorer les conditions de vie de cette tranche importante de la société, la loi de finances complémentaire pour 2006 a prévu des augmentations sur les pensions de 90 000 retraités. Le montant global de cette opération est estimé à plus de 13 milliards de DA». Le même niet a été réservé aux articles 26 bis et 26 bis 1 introduits par M.Ramadhan Taâzibt et Mme Zebida Kherbache du PT prévoyant la suppression de la TVA pour les prestations médicales, et les produits alimentaires à grande consommation sous prétexte que la première proposition «va à contre-courant de l'encouragement de l'investissement.» La deuxième ne traduira par une «baisse des prix». La position des députés de l'Alliance a soulevé l'ire de l'opposition. «Nous sommes mandatés pour exposer les préoccupations du peuple, force et de constater malheureusement, qu'aujourd'hui, des tranches importantes de la population ont été sanctionnées» Les handicapés, notamment, suite au refus des députés de faire passer un amendement imposant une taxe annuelle estimée à 2% sur la fortune dont l'enveloppe leur sera complètement dédiée. Les cadres en chômage ne bénéficieront pas d'une prime mensuelle de 2000DA. Les étudiants et les bénéficiaires du filet social eux, devront se contenter des 2700DA, et des 3000DA que leur octroie l'Etat. Les députés en ont décidé ainsi parce que, de leur avis, «le pays n'a pas les moyens nécessaire pour prendre en charge ces revendications». Les députés adopteront-ils la même position lors de leur campagne électorale pour les législatives de 2007? En effet, force est de constater que ces derniers n'ont pas cessé de stigmatiser les politiques sociales du gouvernement. L'occasion leur a été octroyée, hier, pour rectifier le tir et contribuer à concrétiser dans les faits et non pas dans les discours les attentes des citoyens, en vain. Dans un autre chapitre, l'on retient cette déclaration du ministre des Finances, M.Mourad Medelci, qui a annoncé la promulgation, dans un futur poche, d'un texte de loi permettant de consacrer une prime pour les enfants de chouhada quelles que soient leurs situations sociales. Cette dernière est destinée aux plus nécessiteux parmi cette catégorie. Par ailleurs, un amendement portant sur la suppression de l'IRG sur les retraites des moudjahidine a été refusé. De son côté, le ministre de la Solidarité et de l'Action sociale a annoncé que la moitié de l'enveloppe destinée à la prise en charge des victimes de la tragédie nationale (7,8 milliards) a été dépensée.