«Nous comptons privilégier le divertissement.» Le directeur général de l'Entv, Hamraoui Habib Chawki, a annoncé l'avènement du bouquet algérien dit «groupe de télévisions» pour l'horizon 2011, soit d'ici à cinq ans. Le groupe est l'une des revendications premières du patron de la Télévision depuis 2001. «Je ne cessais de sensibiliser l'ensemble des chefs de gouvernement et des ministres de l'Information qui se sont succédé» sur la question de la place du média lourd dans le paysage social national. Mais, constate Hamraoui Habib Chawki «c'est au gouvernement que revient la décision finale quant à l'orientation à donner à la télévision». Cela dit, il est loisible de constater que le directeur de l'Entv a bel et bien réussi à convaincre l'autorité politique à adhérer à sa vision de la télévision. Mais ce succès n'empêche pas Hamraoui Habib Chawki de conserver un regard critique sur l'Entv. Il n'a pas hésité, à ce propos, d'énumérer les limites de l'actuelle Entreprise nationale de télévision. Il met en avant les difficultés d'ordre technique qui, selon lui, sont à l'origine des insuffisances de la chaîne nationale de télévision. Plus que cela, le n°1 de l'Entv évoque le manque de scénaristes qui sont en nombre insuffisant à travers le territoire national, un déficit qui rappelle une absence manifeste de formation de qualité et un manque de matériel. Ce n'est pas tout, mais c'est déjà, d'après Hamraoui Habib Chawki, un gros handicap. Le directeur général de l'Entv demeure, néanmoins, optimiste et informe qu'une série de mesures est prise pour donner un coup d'accélérateur à la machine. Pour ce faire, il préconise la création d'un ensemble de chaînes spécialisées «afin de satisfaire la demande du citoyen.» Il cite une chaîne spéciale divertissement, Canal business, la chaîne Tamazight et une autre de sport en partenariat. «Les critiques qu'on a encaissées sont acceptables, car l'Entv qui représente qu'une chaîne de télévision ne peut satisfaire l'écrasante demande communiquée de part et d'autre», admet le patron de la télévision. Pour ce qui est de la programmation, il dira: «Nous comptons privilégier le divertissement, car on vient de sortir difficilement d'une décennie sanglante qui a endeuillé le pays.» S'expliquant toujours sur le rendement qualitatif, le directeur général de l'Entv laissa entendre que de «gros efforts ont été consentis pour rééquilibrer la barre sur le plan qualitatif et quantitatif». Hamraoui Habib Chawki qui, une fois de plus, a mis l'occasion à son profit, est revenu à la charge pour répliquer au sujet de toutes les critiques à l'encontre de l'Entv. Mais la question qui s'impose aujourd'hui est de savoir si cette télé est en mesure de faire face à l'invasion des chaînes étrangères, orientales et occidentales? Le patron de l'Entv s'est montré imperturbable, car, a-t-il appuyé, «des sondages sont favorables pour l'Entv.» D'ailleurs, à titre indicatif, les «chaînes occidentales ont perdu suffisamment de points ces derniers mois.»