Débat n La place de la culture dans la télévision était le thème du forum qui a eu lieu, mardi, au centre culturel de la Radio. Invité de ce forum, Hamraoui Habib Chawki, président-directeur général de l'Entv, a reconnu que la place réservée aux programmes culturels est fort insuffisante, mais que dans ce domaine-là, la chaîne ne peut satisfaire entièrement les goûts et les attentes des téléspectateurs. «Tout le monde critique la télévision pour ne pas consacrer une plage horaire importante aux programmes culturels», a-t-il dit. Et d'ajouter : «Ce qu'il faut savoir, c'est que la télévision n'est pas spécialisée, elle est à vocation générale, voire pluridisciplinaire.» Autrement dit, elle doit tenir compte des demandes des différents téléspectateurs qui, tous, n'ont pas les mêmes goûts et les mêmes besoins. Et c'est pour cette raison que Hamraoui Habib Chawki dit avoir suggéré, il y a quelques années, au conseil du gouvernement un projet relatif à la création d'un groupe de télévisions. «Nous comptons créer, d'ici cinq ans, des chaînes thématiques dans les domaines culturel et connaissances, économique, sportif, musical et divertissement…», a-t-il déclaré, précisant que le projet est soumis au gouvernement auquel revient la décision. La télévision compte, également, créer un centre dont l'objectif est de produire des programmes télévisuels dans les différents domaines, notamment la fiction, en vue d'alimenter les grilles des chaînes. En abordant la question de la production télévisuelle, notamment le volet fiction, Hamraoui Habib Chawki a reconnu, sans tergiverser, l'insuffisance des séries que produit son entreprise. Les téléspectateurs ont, en effet, pu constater, pendant le mois de ramadan de cette année, le fiasco des séries qui, à l'exemple de Wahiba et de l'Entrepreneur, se sont révélées, aux plans mise en scène, scénario dialogue, distribution, sans aucun contenu susceptible d'attirer ne serait-ce qu'un «chouia» l'attention et la sensibilité des téléspectateurs. La production manque cruellement de compétence dans les différents domaines de la réalisation. Ce déficit, Hamraoui l'explique par l'absence de spécialistes dans le domaine de la production dramatique télévisuelle. «Il n'y a pas de centre de formation dans les différents métiers de l'audiovisuel», a-t-il relevé. Cependant, et en dépit de cette faiblesse, il se réjouit du niveau de production qui, d'année en année, va en croissance. «Il y a quelques années, la télévision ne produisait qu'une série par an, maintenant on est passé à 25 productions», a-t-il dit, mentionnant que «la production nationale est passé de 45% à 71%». Il a, par ailleurs, déclaré que la part des programmes nationaux dans la grille occupe un volume horaire évalué à 27% contre 17% pour la production arabe et 54% pour la production occidentale. Enfin, Hamraoui Habib Chawki a annoncé que la télévision compte construire, à l'avenir, douze studios ainsi que des centres régionaux, et se doter de cinq télébus fonctionnant au mode numérique.