Le marché algérien constitue une véritable source de travail pour la main-d'oeuvre chinoise. Les investissements chinois en Algérie restent relativement faibles. Il s'élevaient à 600 millions de dollars en 2005, selon l'ambassade de Chine à Alger. Comparativement à la valeur des contrats décrochés en Algérie, ce montant paraît moins important. En effet, les projets d'investissement réalisés par les Chinois sont rares. En plus, la plupart ne sont pas producteurs de richesse et créateurs de postes d'emploi. La visite que doit effectuer du 6 au 8 novembre le chef de l'Etat, en Chine, à l'invitation de son homologue Hu Jintai, constituera une occasion pour donner une nouvelle impulsion aux investissements chinois en Algérie. Des investissements qui devraient être plus important si l'on tient compte du nombre des Chinois présents en Algérie. Ces derniers sont environ 8000, employés dans différents secteurs. Des hydrocarbures aux télécommunications, en passant par le bâtiment et même le marché noir, les Chinois sont de plus en plus actifs en Algérie. Malgré les contraintes, ces derniers ont réussi à se faire une place sur le marché et décrocher d'importants contrats de réalisation inscrits dans le programme quinquennal. C'est le cas d'ailleurs, de la Société publique de construction de Chine, (Cscec). Celle-ci a réalisé plusieurs projets, à savoir le programme 23.000 logements en location-vente, la nouvelle aérogare internationale d'Alger, les hôtels Sheraton d'Alger, Oran et Hassi Messaoud. Ainsi, le consortium chinois Citic-Crrc a décroché le marché relatif à la réalisation de deux des trois tronçons de l'autoroute de 1216 km reliant Annaba à Tlemcen pour un montant de plus de 7 milliards de dollars. Il y a lieu de souligner que la visite effectuée à Alger par le président Hu Jintao, en février 2004, a ouvert de grandes perspectives aux opérateurs du géant dormant. Plusieurs partenariats ont été conclus lors de cette visite, dont un «accord-cadre» énergétique couvrant l'exploration, la production et la commercialisation d'hydrocarbures. Dans ce domaine, les entreprises chinoises ont fait réellement preuve de compétence. Celles-ci ont pu concurrencer les compagnies internationales en raflant d'importants marchés évalués à des milliards de dollars. Le Chinois Nacks Shipyard livrera, en 2009, à Sonatrach un pétrolier d'une capacité de deux millions de barils pour 120 millions de dollars, tandis que la société pétrolière Cnpc livrera une usine de traitement de condensat de 5 millions de tonnes/an pour 400 millions de dollars. China Petroleum Engineering & Construction (Cpecc) réalisera, pour 106 millions de dollars, les installations de production et de traitement du gisement pétrolier de Touat, alimentant la raffinerie d'Adrar. La société Sinopec a également signé, en 2002, un contrat de 525 millions de dollars pour développer le gisement de Zarzaïtine, près d'Hassi Messaoud. Dans les télécoms, l'opérateur chinois ZTE est engagé dans la réalisation de divers projets, notamment la téléphonie mobile fixe sans fil (WLL), l'Adsl, (Internet à haut débit). Les Chinois s'investissent davantage dans l'activité commerciale. Les magasins de vêtement et de chaussures poussent comme des champignons offrant aux clients des prix imbattables. Ce qui montre que le marché algérien constitue une véritable source de travail pour la main-d'oeuvre chinoise. Enfin, en matière d'échanges commerciaux, l'Algérie occupe le 5e rang des partenaires commerciaux de Pékin en Afrique, derrière l'Afrique du Sud, l'Angola, le Soudan et l'Egypte. A noter que le chef de l'Etat est depuis hier en Chine, où il doit participer au premier sommet du forum Chine-Afrique, auquel participent pas moins de 30 chefs d'Etat africains.