Intervenant au lendemain de la tenue de la 4ème conférence ministérielle du Forum de coopération Afrique- Chine qui vient de s'achever à Charm El Cheikh en Egypte, le Forum d'affaires algéro-chinois qui s'ouvre aujourd'hui à l'hôtel Hilton, se veut comme le prolongement de ces assises. «Ce Forum a pour ambition de donner un contenu opérationnel aux intentions d'investissements chinoises. La Chine est déterminée à augmenter son volume d'investissements en Algérie» apprend-on auprès d'une source très au fait des relations sino-algériennes. Cette rencontre organisée par la Chambre algérienne du commerce et de l'industrie (CACI) en collaboration avec l'ambassade de Chine à Alger. Ce Forum est, en réalité, le «point d'orgue» d'une visite en Algérie d'une délégation chinoise composée d'une vingtaine de chefs d'entreprises et de responsables, à sa tête M. Wan Ji fei, Président du Conseil chinois pour la Promotion du Commerce International (CCPIT). D'après notre source, « les chinois viennent au Forum d'Alger avec des projets ficelés ! ». On évoque, ainsi, notamment des projets d'investissements et des propositions de partenariat dans le domaine des infrastructures de base. « Cela va du génie maritime jusqu'au aux équipements portuaires en passant par l'ingénierie civile et la construction de routes, de ponts et de chemins de fer ». Et pas seulement. D'après notre source, le séjour en Algérie des hommes d'affaires chinois du 13 au 18 novembre-va être mis à profit pour explorer les opportunités -qu'offre l'économie algérienne dans ses différents segments. «Il est question aussi d'examiner et de discuter avec les Chinois de propositions concrètes dans les domaines de l'exploitation minière, de la production et de la distribution d'électricité, de l'électronique, de l'aéronautique, de l'industrie chimique, de la métallurgie non-ferreuse, de la fabrication de produits médicaux et pharmaceutiques et dans l'industrie des textiles ». Que ce soit pour les investissements directs chinois en Algérie ou encore les échanges extérieurs, les chiffres entre les deux pays restent en hausse constante. Le montant des investissements chinois en Algérie s'élève à plus de 800 millions de dollars pour l'année 2008, alors que les échanges commerciaux entre les deux pays ont avoisinés la même année la coquette somme de 4 milliards de dollars. Les exportations chinoises en direction de l'Algérie s'élevaient, à elles seules, à 2,7 milliards de dollars faisant passer en 2008 l'empire du milieu au rang de 2ème fournisseur du pays. Avec des contrats faramineux -dépassant les 15 milliards de dollars depuis l'an 2000- les groupes chinois sont fortement implantés en Algérie, notamment dans le secteur des BTP et de NTIC. «Il est certain que les travaux de ce forum d'affaires algéro-chinois seront suivis attentivement par les pays concurrents dont certains ne perçoivent le marché algérien que comme un « débouché naturel» à leurs productions» prévient notre source. D'une manière générale, l'intérêt de Pékin pour le continent africain est très mal vu en Occident, notamment par les anciennes puissances coloniales. L'offensive chinoise y est, d'ailleurs, souvent battue en brèche par les accusations de «pillage de ressources naturelles» etc. Loin d'en démordre, les hommes d'affaires chinois s'engagent, eux, d'accroître, pour leur part, la valeur ajoutée de ces ressources naturelles qu'ils entendent valoriser, du reste, à l'échelle mondiale. Et si les Chinois ne veulent pas lâcher prise dans le continent noir, c'est parce que tout simplement, aujourd'hui, leur propre croissance est tirée, désormais, par le marché africain. Y compris le marché algérien. A suivre.