«Je ne vois pas où trouver le candidat qui soit à la fois rassembleur, compétent et qui fasse le consensus autour de lui.» Les élections sénatoriales prévues pour décembre prochain ravivent les appétits chez les militants du parti majoritaire. Le FLN a dû réunir, hier en fin d'après midi, son instance exécutive pour définir et ficeler les critères d'éligibilité pour ces sénatoriales. «Il faut d'abord que le candidat soit un élément rassembleur c'est-à-dire qui fasse le consensus autour de lui, ensuite il doit jouir d'une grande crédibilité, de probité et de compétence», a souligné le porte-parole du parti Saïd Bouhedja. Des critères et des conditions qu'il sera difficile aux candidats du FLN de réunir, surtout que les critères d'ancienneté et même ceux concernant les diplômes ne sont que secondaires dans ces élections. La réunion d'hier a été programmée justement pour élaguer certaines conditions d'éligibilité jugées extrêmement rigoureuses, voire même «surréalistes» par certains responsables du FLN. «Je ne vois pas où et comment trouver réellement un candidat qui soit à la fois ancien militant, diplômé, rassembleur qui jouisse de la probité, de la compétence et qui fasse le consensus autour de lui. C'est trop demander non seulement pour les militants du FLN mais également pour toute la classe politique nationale», a commenté un membre de la direction exécutive du parti majoritaire. «Je dirais même plus, ajoute le même responsable, l'existence de pareilles compétences est un problème national». Mais le FLN semble accorder une grande importance à ces élections. «Nous voulons étaler notre majorité au niveau de cette institution puisque nous jouissons de la majorité absolue au niveaux des APC et des APW», a soutenu le porte-parole du FLN. D'autre part, le parti de Belkhadem considère ces élections non seulement comme une répétition générale avant les législatives programmées en mai 2007 mais aussi une opportunité de débusquer le RND de sa dernière citadelle. Le parti de Ahmed Ouyahia est actuellement majoritaire au sein de la chambre haute du Parlement. Le FLN garde d'ailleurs en mémoire les dernières sénatoriales partielles de Kabylie en février 2005. Les deux sièges du Sénat ont été partagés entre le RCD et le FLN après le retrait du FFS. Non satisfait des résultats de cette élection, le secrétaire général du FLN Abdelaziz Belkhadem a déclaré alors que «l'alliance nous a trahis», allusion au RND, qui a préféré accorder son soutien au RCD au lieu de son compagnon de l'Alliance présidentielle. En réalité, le FLN, version Belkhadem n'a jamais porté en estime la deuxième chambre du Parlement. «Les éléments qui ont présidé à la création de cette deuxième chambre n'existent plus, par conséquent, je ne vois pas l'utilité de l'existence du Sénat», a clairement affirmé à la radio le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN. Du reste, ayant l'avantage dans la durée du mandat de ses membres, plus longue que celle des députés de l'APN, le Sénat demeure une convoitise jamais assouvie des militants.