Le verdict, dans l'affaire de détournement de fonds à la Banque de l'agriculture et de développement rural (Badr) de Birkhadem, sera rendu dans deux semaine s,c'est-à-dire le 18 du mois en cours. La justice avait auditionné, jeudi et vendredi, les personnes impliquées, au nombre de 25, qui ont tenté, chacune à sa manière, d'écarter l'accusation. Le représentant du ministère public a requis des peines, allant de 6 à 10 ans de prison ferme, contre les auteurs du détournement de plus de 11 milliards de DA. Huit ans de prison ferme ont été requis contre les cadres de la direction générale, à leur tête le président-directeur général, et 6 ans de prison ferme pour les accusés dans l'affaire liée au groupe Degimax. Lors de son réquisitoire, le procureur de la République a qualifié, devant la section «délits» du tribunal de Bir Mourad Rais (Alger), ce délit de «scandale». Il a imputé toutefois la majeure responsabilité aux dirigeants de l'agence «Birkhadem» exigeant la peine maximale prévue par la loi dans ce cadre, soit 10 ans de prison ferme. Après de longs plaidoyers, la défense, composée d'une trentaine d'avocats, a requis la relaxe de ses clients pour plusieurs raisons, notamment l'absence de l'élément de préméditation. Selon un des éléments de la défense, il ne s'agit pas d'un détournement de deniers publics mais de fonds appartenant à des clients et qui sont utilisés par la banque dans différentes opérations. Un autre avocat de la défense a estimé que l'affaire relève d'un simple litige commercial. La justice a, également, entendu les témoins qui ont présenté des informations techniques et procédurales sur la circulation des fonds dans la banque avant d'être concédés sous forme de crédits. Il y a lieu de signaler que l'affaire devait être jugée le 29 août dernier. La défense du principal prévenu, le patron de Degimax, auteur présumé du détournement de fonds, a fait savoir au tribunal le début du règlement du contentieux avec la Badr, afin d'honorer sa dette de près de 12 milliards de dinars. Après une longue bataille juridique entre la présidente de l'audience et la défense sur la nécessité du témoignage de ces deux personnages clés dans cette affaire, le tribunal a accepté de renvoyer le procès au 2 novembre, afin de les convoquer par courrier officiel. Il y a lieu de souligner qu'en dépit des différentes arrestations de responsables incriminés, dans le cadre des scandales financiers qui se sont succédé ces derniers temps, le phénomène de détournement est un fléau qui demeure entier et porte préjudice aussi bien à l'économie nationale qu'aux réformes initiées par le chef de l'Etat.