Le procès des cadres de la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr) inculpés dans le cadre du l'affaire MVS, une société qui aurait détourné la somme de 300 millions de dinars, de l'agence de Birkhadem, a été renvoyé, hier, au 21 décembre prochain par le tribunal de Bir Mourad Raïs, près la cour d'Alger, à la demande de la défense. Celle-ci a justifié la nécessité du report par le recours introduit pour contester l'expertise judiciaire, dont l'examen par la chambre d'accusation est prévu, selon les avocats, pour mercredi 13 décembre. « Pour l'éclatement de la vérité, il est important de nous permettre d'attendre la décision de la chambre d'accusation relative à la contestation de l'expertise et qui sera connue le mercredi prochain », a déclaré Me Chaoui, membre du collectif de la défense. Le représentant du ministère public s'est, quant à lui, fermement opposé au renvoi de l'affaire, arguant du fait que « la défense avait suffisamment de temps pour étudier le dossier, dans la mesure où le procès a déjà été renvoyé une première fois pour une durée d'un mois ». Néanmoins, la présidente du tribunal a fini par retenir la date du 21 décembre, comme dernier délai pour la tenue du procès. Dans ce scandale, figure une dizaine de personnes, parmi lesquelles les trois patrons de MVS (le père et les deux enfants), une de leurs secrétaires ainsi que six cadres de la Badr, ceux-là mêmes qui ont comparu il y a plus d'un mois devant le même tribunal pour une autre affaire liée au détournement de 12 milliards de dinars, impliquant le groupe Digimex. L'affaire porte sur des chèques sans provisions encaissés, dont le nombre aurait dépassé largement les 200, entre 2003 et 2004 ainsi que des avances sur factures et marchés sans que les comptes de la société privée ne soient nantis. Ces opérations qualifiées de « frauduleuses » n'ont pas, comme à l'accoutumée, été décelées par les missions de contrôle interne de la Badr, que ce soit à l'agence de Birkhadem ou au niveau central. Une affaire qui ressemble étrangement à celle de Digimex, d'autant que sur les dix mis en cause, six sont des responsables de la Badr, dont l'ancien PDG et l'ex-directeur régional d'exploitation condamnés tous les deux respectivement à 3 et à 8 ans de prison.