La situation politique en Kabylie semble, pour les non-avertis, entrée en léthargie. En fait les états - majors politiques des formations activant sur la scène régionale semblent être entrés dans une période de latence, du moins apparemment. En fait, les partis ont privilégié les tâches organiques que les actions en direction des citoyens. Pour ce qui est des partis de la coalition présidentielle, notamment ceux présents en Kabylie le FLN et le RND, car le MSP est depuis des années inscrit aux abonnés absents depuis notamment la «sortie» de feu Nahnah lors de la mort de Matoub Lounès, le FLN qui a installé ses kasmas attend l'élection de la mouhafadha, une élection qui semble traîner en longueur face aux «précipitations» de la base. Le RND, le frère ennemi du FLN, veut suivre sa trace mais cela semble quelque peu difficile car le parti de M.Ouyahia, même s'il est vrai qu'il a conquis quelques places dans la région, est tout de même loin de ses ambitions. Malgré ces «contraintes», le RND s'essaie à infiltrer les masses juvéniles. C'est ainsi que dans l'optique des futures élections tant locales que législatives, le RND a mis sur pied une cellule estudiantine. Cette nouvelle structure est chargée apparemment de l'encadrement des jeunes et particulièrement des étudiants. Présidée par M.Ikène Idir, élu par ses pairs au poste de secrétaire général, ce dernier aura à présenter prochainement le bureau de cette structure. Un plan de travail sera proposé à l'assemblée générale pour enrichissement. Cette structure qui sera composée en principe d'étudiants se reconnaissant dans le RND, sera certainement confrontée aux autres associations estudiantines des autres formations partisanes: FLN, FFS et RCD notamment, et qu'il lui faudra réellement mouiller la chemise pour se frayer une petite place parmi elles. Si le FLN est en pleins préparatifs de l'élection de sa mouhafadha et le RND en train d'essayer de pénétrer l'université, le FFS, quant à lui, est tout à la préparation de sa manifestation du 9 novembre à Tizi Ouzou. Certes, pour l'heure, le FFS reste la formation principale dans la région de par le nombre de ses élus, même s'il a enregistré une certaine baisse du militantisme apparent. Car le FFS a ceci de particulier et qui est noté par tous les observateurs, de fait en temps normal, les militants de ce parti semblent ne pas trop faire de vagues et rester tranquilles mais au moindre appel, on constate une mobilisation importante de ses troupes. La mobilisation étant encore plus importante quand l'appel émane de M.Hocine Aït Ahmed. Le FFS qui s'apprête apparemment lui aussi à entrer dans la course aux locales et aux législatives, est en mesure, diront plusieurs sources proches de ce parti, de rafler la donne. La population, pour sa part, donne cette impression d'être revenue de l' action partisane, et les difficultés de quotidienneté aidant ajoutées aux déceptions de certains élus des partis de la région font dire aux citoyens que «finalement voter ne sert à rien et militer encore plus». Cette «dépolitisation» s'est en somme accentuée depuis le Printemps noir. Non pas que l'organisation ayant conduit la protesta remplace les partis mais tout simplement que les gens semblent «éreintés» par cette action, qui en fait a duré trop longtemps et a coûté des vies humaines. La région donne cette impression de tourner le dos à la chose politique. Mais en fait, il n'en est rien et ce sont plutôt les forces politiques qui ne semblent guère en phase avec les populations. Les gens attendent du concret et les partis une fois leurs hommes aux commandes notamment dans la gestion des collectivités locales, guerroient entre eux au lieu de mettre leurs forces en commun pour réfléchir à la façon la plus appropriée d'impulser le développement. Les partis approchés et notamment les forces démocratiques, évoquent la fermeture du champ politique et médiatique autant dire que ce n'est pas demain la veille que les citoyens verront enfin le bout du tunnel.