Il a souligné le caractère vexatoire de l'autorisation préalable de visa à laquelle sont soumis les Algériens. Le ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a souligné dans un interview accordé à l'hebdomadaire Jeune Afrique le caractère «vexatoire» de l'autorisation préalable de visa à laquelle sont soumis les Algériens qui veulent se rendre en France. A quelques jours de sa visite à Alger, Nicolas Sarkozy a récusé cette mesure que seuls les Algériens subissent. Sur ce point, le président de l'UMP, parti au pouvoir, a ajouté qu'il ne veut pas que les Algériens «soient les seuls au Maghreb à (la) supporter» sans pour autant préciser si la mesure en question sera abrogée ou appliquée, dorénavant, aux Marocains et aux Tunisiens de par l'ambiguïté de ses propos. Est-ce à dire que les délais d'obtention de visas pour les Algériens seront réduits? «Tout est possible» pour reprendre la phrase fétiche mais énigmatique de Nicolas Sarkozy. Instaurée dans les années 90, la procédure de consultation était destinée à contrôler les mouvements des islamistes algériens en Europe. Une mesure discriminatoire décriée depuis longtemps par les autorités algériennes, à leur tête, le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. En effet, les autorités algériennes ont toujours milité pour l'abrogation de cette mesure dans le cadre de la préservation de la dignité des Algériens d'autant que la situation sécuritaire s'est largement améliorée. Dans ce sens, l'Algérie a interpellé, à plusieurs reprises, la Commission de Bruxelles. Les différentes visites effectuées en Europe par le président de la République et les représentants du gouvernement témoignent de l'intérêt qu'accorde l'Algérie à la question. Une question soulevée personnellement par Bouteflika lors de la visite, à Alger, de Philipe Douste-Blazy, chef de la diplomatie française. A ce sujet, l'Algérie s'est fait un point d'honneur à lier toute relation politique, économique et sociale avec ses partenaires européens à la libre circulation des personnes, seule à même d'endiguer le phénomène de l'immigration clandestine et, par ricochet le trafic d'armes ainsi que le financement du terrorisme. Sur ce dernier point, Nicolas Sarkozy a indiqué que, concernant la coopération entre la France et le Maghreb, cela «se passe globalement assez bien», en insistant sur la «concertation» qui existe dans ce domaine. Dans le même ordre d'idées, on apprend de bonnes sources, que le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, et son homologue portugais, Luis Amado, se rendront bientôt à Alger. Tandis que la visite de Romano Prodi, président du Conseil italien, est prévue les14 et 15 du mois courant et coïncidera avec la visite de Nicolas Sarkozy, attendu à Alger les 13 et 14 novembre. Ce ballet diplomatique témoigne, de ce fait, de l'intérêt qu'accordent les capitales européennes à l'Algérie dans les différents secteurs d'activité. Abordant le traité d'amitié algéro-français, Nicolas Sarkozy a affirmé que «la France doit être l'amie de l'Algérie avec laquelle nos intérêts sont à ce point liés que je ne comprends pas pourquoi nous devrions continuer à nous opposer». Quant au devenir du traité d'amitié franco-algérien, il a souligné qu'il a «toujours pensé que l'amitié n'avait pas besoin d'être gravée dans le marbre d'un traité». Pour Sarkozy, l'amitié ne se décrète pas, «elle se vit, se prouve chaque jour et n' avait pas besoin d'être gravée dans le marbre d'un traité». Il a relevé, à ce titre, que la question du traité «c'est aussi la question de la mémoire et de la repentance» en référence aux exactions commises par la France en Algérie durant la guerre de Libération. «La mémoire de chaque peuple est inévitablement spécifique. Le rapprochement, la réconciliation que nous recherchons appellent un effort réciproque pour dépasser les souvenirs construits au fil des ans, pour prendre en compte ce que les historiens nous enseignent et aboutir peu à peu, dans le respect de l'histoire telle qu'elle a été, à des mémoires moins contrastées», a-t-il dit.