“La France doit être l'amie de l'Algérie, avec laquelle nos intérêts sont à ce point liés que je ne comprends pas pourquoi nous devrions continuer à nous opposer”, a déclaré le ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, dans une interview accordée à l'hebdomadaire Jeune Afrique et repris par une dépêche APS datée de Paris. En clair, aux yeux de Nicolas Sarkozy, président de l'UMP, la brouille de ces deux dernières années entre Alger et Paris est de trop. Nicolas Sarkozy préconise une solution pour se tirer du cul-de-sac dans lequel se sont fourvoyés Algériens et Français à savoir la levée de l'hypothèque de la signature du traité d'amitié. “J'ai toujours pensé que l'amitié n'avait pas besoin d'être gravée dans le marbre d'un traité”. Et d'ajouter : “L'amitié, cela se vit, cela se prouve chaque jour et cela ne se décrète pas.” Pour lui, la question du traité “c'est aussi la question de la mémoire et de la repentance” et que “la mémoire de chaque peuple est inévitablement spécifique. Le rapprochement, la réconciliation que nous recherchons appellent un effort réciproque pour dépasser les souvenirs construits au fil des ans, pour prendre en compte ce que les historiens nous enseignent et aboutir peu à peu, dans le respect de l'Histoire telle qu'elle a été, à des mémoires moins contrastées”. Les mauvaises langues peuvent même créditer le candidat potentiel de la droite française à l'élection présidentielle de mai 2007 d'une volonté de saborder la dernière tentative de Chirac de relancer les Algériens sur le partenariat d'exception. Comme pour enfoncer le clou, Nicolas Sarkozy a jugé “vexatoire” l'autorisation préalable de visa à laquelle sont soumis les Algériens qui veulent se rendre en France. Il dit aussi ne pas vouloir que les Algériens “soient les seuls au Maghreb à (la) supporter”. L'Algérie avait, à maintes reprises, dénoncé les conditions d'octroi des visas aux Algériens qu'elle a jugé discriminatoires. Le candidat semble ainsi lancer un clin d'œil aux Algériens qu'en cas de son élection à la tête de la République française, leurs doléances en la matière seront prises en charge. En contrepartie de quoi ? Inciter la forte communauté algérienne à voter pour lui. A. C.