Malgré les sanctions instaurées par les autorités, le taux de mortalité est en perpétuelle hausse. L'équation des accidents de la route et les sanctions qui s'ensuivent suscitent toujours des interrogations. Le terrorisme routier, aussi ravageur que le vrai terrorisme tout court, nécessite, selon les observateurs et experts, d'autres initiatives pour le maîtriser d'une manière efficace. Les chiffres communiqués auparavant par les services de la Gendarmerie nationale, en termes de tragédie routière quotidienne, illustrent parfaitement la situation chaotique, qui fauche chaque semaine des dizaines d'Algériens. En 2004, le nombre de morts était de l'ordre de 3205, celui des blessés avoisine 48.450 en l'espace de neuf mois (de janvier à septembre). Ce bilan, faut- il le rappeler, est le plus lourd de l'histoire de l'Algérie. Une année plus tard, et durant la période qui inclut les sept premiers mois de ladite année, le nombre atteint 1529 morts et 20.000 blessés. Les dégâts ont coûté 400 millions de dollars pour le Trésor public. Devant cette situation alarmante, et depuis le mois de mars de l'année précédente, date de la mise en oeuvre du nouveau code de la route, le bilan des accidents de la circulation est très lourd. Pourtant, la nouvelle loi en vigueur, prévoit des mesures draconiennes. De lourdes sanctions sont infligées à tout usager qui enfreint la loi. Cela va du port de la ceinture de sécurité, à la conduite en état d'ébriété, en passant par la non-observation des dispositions de sécurité pour les enfants de moins de 6 ans. L'année en cours est aussi ensanglantée, car on comptabilise une moyenne de 10 à 11 décès par jour. Les chiffres qui viennent d'être communiqués par les services de la Gendarmerie nationale nous donnent une idée plus précise sur toute infraction depuis la mise en application de ce nouveau code. S'agissant des retraits de permis avec suspension de la capacité de conduire, l'on enregistre pendant le premier trimestre de l'année écoulée, plus de 5600 retraits. Soit une moyenne de 38,05%. A cela s'ajoutent celles enregistrées dans la seconde catégorie consistant, quant à elles, au retrait de permis sans suspension de la capacité de conduire, dont le nombre est de 8476 infractions, soit une moyenne de 36,92%. Lesquels chiffres ont connu une stabilité pendant presque tout un semestre, avant de connaître une recrudescence, toutes catégories confondues, durant les deux derniers mois de la même année. Sur un total global de 34.013 retraits de permis, depuis la mise en application du nouveau code de la route, l'année en cours, malgré les mesures prises, connaît aussi un nombre important de retraits de permis dans diverses catégories. Le total des infractions est de 41.102 réparties en 2179 pour la première catégorie, 26.788 pour la seconde et 12.135 pour la troisième. Respectivement, ce sont les mois d'août, de septembre et de mai qui ont connu le plus de retraits. S'agissant des régions les plus touchées, entre le mois de mars 2005 et janvier 2006, celle du centre vient en pole position avec 20.432 retraits dans différentes catégories, suivie de celle de l'ouest comptabilisant 14.013 infractions. La région du sud, quant à elle, enregistre 7359 infractions. Il est à signaler aussi que la région de l'est a eu à son actif 13.893 retraits de permis de conduire pendant la période sus-citée. Le taux, ajoute la même source, de ces retraits est en hausse. Pendant la même période, les chiffres parlent de 15.591 retraits de permis, soit une moyenne de 47,29%. Les chiffres sont là, mais la réalité est autre, puisque le taux de mortalité, lui aussi, va crescendo. Malgré, une fois de plus, l'instauration des sanctions juridiques de plus en plus répressives et un maillage policier qui se resserre constamment, malgré l'introduction de la thématique de la signalisation dans les programmes scolaires, le problème demeure toujours préoccupant. Toute mort de moins et toute personne épargnée d'un handicap, de la souffrance et de la douleur méritent que soient engagés tous les efforts. Il s'agit des vies humaines à préserver.