Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a revendiqué, hier, sur son compte Telegram l'attentat commis, mercredi, près d'Ankara visant le siège des industries de défense de Turquie (TAI), précisant qu'il voulait envoyer un «message» au gouvernement. L'attentat, qui a fait 5 morts et 22 blessés, avait été rapidement attribué au PKK par les autorités turques. Selon le président, Recep Tayyip Erdogan, le commando venait de Syrie voisine. «Nos forces de sécurité sont immédiatement intervenues contre les terroristes et ont neutralisé en très peu de temps la terroriste qui a perpétré l'attentat. Comme vous le savez, la terroriste s'est tuée», a ajouté le chef de l'Etat, confirmant une opération suicide, dans l'avion qui le ramenait jeudi de Russie. Une série de bombardements aériens a été menée depuis mercredi soir en représailles, visant des positions du PKK en Irak et dans le nord de la Syrie. Dans un long texte sur la messagerie Telegram, le PKK explique que l'opération était «planifiée de longue date» et stipule qu'elle n'est pas liée aux récents développements politiques en Turquie. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui dispose de nombreuses sources en Syrie, 27 civils ont été tués dans les «45 attaques de drones» conduites par les forces turques dans le nord et l'est de la Syrie. Ankara a, pour sa part, annoncé avoir visé «47 cibles (du PKK), dont 29 en Irak et 18 dans le nord de la Syrie», faisant «59 morts parmi les terroristes dont 2 responsables de haut niveau». Mardi, le président du MHP (nationaliste) Devlet Bahçeli, principal allié du parti AKP d'Erdogan, avait invité le chef historique du PKK, Abdullah Ocalan, emprisonné depuis 1999, à s'exprimer devant le Parlement pour annoncer la dissolution de son parti et son renoncement au terrorisme. Dans la foulée, mercredi, le neveu du leader kurde Omer Ocalan, député du principal parti pro-kurde, le Dem (ex-HDP), a pu le rencontrer dans sa prison, sur une île située au sud d'Istanbul. «Notre dernière rencontre en face-à-face avec Abdullah Ocalan avait eu lieu le 3 mars 2020», a rappelé son neveu sur X. Entre-temps, Abdullah Ocalan, 75 ans, condamné à une peine de prison aggravée, à l'isolement et sans possibilité de libération anticipée, n'avait eu droit qu'à un bref échange téléphonique avec lui en mars 2021. Jeudi, le président du Parlement, Numan Kurtulmus, avait estimé à propos de cet attentat qu'il «ne (pouvait) s'agir d'une coïncidence».