La situation politico-sécuritaire au Soudan est catastrophique. Les populations civiles sont la cible des attaques des Forces de soutien rapide (FSR), selon les sources locales. Les sources proches ont cité qu'il y a eu «au moins 124 personnes ont été tuées dans une attaque contre un village de l'Etat d'El Gezira, au Soudan», ont-ils souligné. Ce dérapage gravissime risque de s'étendre, selon des analystes qui suivent la situation du Soudan et de ses développements sur le plan politique et militaire. Les médias soudanais ont rapporté que «le village d'Al-Sireha, dans le nord de l'Etat, a connu le pire des récentes violences, avec au moins 124 morts et 100 blessés» lors d'un raid imputé aux Forces de soutien rapide (FSR)», a affirmé dans une déclaration le Comité de résistance de Wad Madani. Le Comité de résistance a indiqué que «les RSF effectuent des raids dans l'est, l'ouest et le centre d'El-Gezira. Il est impossible de soigner les blessés ou même de les évacuer pour les soigner. Ceux qui sont partis à pied sont morts ou sont confrontés à la mort», affirme-t-on. Même l'organisation de l'Unité soudanaise de lutte contre la violence envers les femmes avait alerté sur la grave situation qui impacte les femmes soudanaises en subissant un traitement dangereux allant jusqu'à les violences sexuelles. Dans ce sens, l'Unité soudanaise a souligné «avoir reçu des informations selon lesquelles des femmes étaient victimes de violences sexuelles dans le but d'humilier et de chasser les gens de la région», a-t-elle signalé. Dans le même sillage, un haut responsable humanitaire de l'ONU au Soudan a fait connaître à la communauté internationale la situation dans laquelle se trouve le peuple soudanais qui fait face à la guerre civile et une situation humanitaire des plus catastrophiques. Dans ce sens, la responsable humanitaire onusien a dit qu'elle est «choquée et profondément consternée que les violations des droits humains telles que celles observées au Darfour l'année dernière, notamment les viols, les attaques ciblées, les violences sexuelles et les massacres, se reproduisent dans l'Etat d'El-Gezira. Ce sont des crimes atroces», et d'ajouter: «Les civils doivent être protégés où qu'ils se trouvent. Attaquer des civils, des biens de caractère civil et des infrastructures publiques est interdit par le droit international humanitaire. C'est inacceptable et cela doit cesser immédiatement», a affirmé Clémentine Nkweta-Salami, coordinatrice humanitaire de l'ONU au Soudan. La même responsable avait révélé que des rapports on été rédigés qui font allusion à des cas gravissimes de viols et d'attaques perpétrées par des milices de FSR contre les populations civiles. Pour rappel, les affrontements ont éclaté «le 15 avril 2023 au Soudan. Deux factions militaires rivales s'opposent, dirigées par les deux hommes à l'origine du putsch d'octobre 2021. D'un côté, les Forces armées soudanaises (SAF), dirigées par le général Abdel Fattah Al-Burhan, de facto au pouvoir après le putsch, de l'autre les Forces de soutien rapide (RSF) du général Mohammed Hamdan Daglo, dit Hemetti». Les agences humanitaires avait alerté sur la situation des déplacés. «Avec des combats qui se rapprochent, une hausse du choléra et d'autres maladies, et la famine et les conditions proches de la famine qui frappent de nombreuses personnes, la situation devient de plus en plus désastreuse au Soudan», a alerté le Forum de coordination humanitaire, relevant que «la population est assiégée de toutes parts», et d'ajouter: «L'intensification des affrontements pourrait entraîner un grand nombre de victimes civiles parmi les personnes piégées à proximité de sites stratégiques, de graves violations des droits de l'homme et des déplacements massifs.» La situation au Soudan est très critique, les responsables humanitaires de l'ONU l'ont qualifiée comme une des plus importantes et graves crises que connaît le monde. Dans ce sens, les responsables de l'ONU ont indiqué qu'il s'agit «de la plus grande crise de déplacement interne au monde». Depuis le début du conflit en avril 2023, au moins 10,4 millions de personnes - dont bien plus de la moitié sont des enfants - ont été déplacées de leur domicile, dont plus de 2 millions ont fui vers les pays voisins. Avec l'escalade des affrontements dans le nord du Darfour et dans d'autres régions du Soudan, des milliers de civils sont à nouveau en fuite».