Le secteur souffre d'une multitude de problèmes ayant trait au foncier et aux lacunes caractérisant le cadre réglementaire. Les recettes du secteur du tourisme national pour l'année 2005 n'ont pas dépassé les 175 millions de dollars, bien que plus de 800 agences de voyage et de tourisme activent à travers le territoire national. C'est ce qu'a déclaré, hier, à Ghardaïa, le ministre du Tourisme, M.Noureddine Moussa, en marge des travaux du colloque arabe organisé sous le thème du développement du tourisme saharien. Citant l'exemple de la Tunisie, le ministre a indiqué que ce pays voisin draine actuellement près de 6 millions de touristes par le biais de 400 agences de voyage, seulement. Ces chiffres recueillis auprès de l'Organisation mondiale du tourisme, à défaut de base de données nationale, renseignent sur l'état d'inefficacité du secteur, souffrant d'une multitude de problèmes ayant trait, en premier lieu, au foncier et aux lacunes caractérisant le cadre réglementaire régissant les activités touristiques. Ainsi, et en vertu de cette situation, un nouvel arsenal réglementaire est en cours d'élaboration. S'agissant du foncier qui constitue la bête noire de l'investissement, Noureddine Moussa a indiqué qu'une nouvelle loi relative à ce domaine est déjà élaborée. Il s'agit d'une loi, traitant de l'expansion des zones touristiques dans le sud du pays, qui vise à lever certains obstacles entravant les investisseurs en quête d'assiettes de terrain. Cela en plus de la mise sur pied prochaine d'une commission intersectorielle impliquant tous les ministères touchés par cette problématique qui pénalise tous les secteurs. Le ministre a reconnu que la démarche est des plus ardues en raison de la complication des cadres juridiques qui la régissent. Par ailleurs, le commis de l'Etat a tenu à mettre en évidence que l'Algérie ne doit en aucune manière «subir les investissements touristiques mais elle se doit de les gérer d'une manière rationnelle et bien étudiée». Cinq pôles d'expansion touristique sont désignés pour accueillir les investissements et 140 projets sont d'ailleurs en cours de réalisation dans ce cadre. La promotion du patrimoine touristique est l'autre point qui a été diagnostiqué comme étant le point faible du tourisme national qui devra «commercialiser» ses sites notamment, dans le Sahara qui constitue, selon le ministre, «la force de frappe de notre tourisme». Abordant la question du transport, le ministre a indiqué que le tourisme saharien exige des moyens de transport aérien en raison, bien évidemment, de l'immensité de ce territoire qui occupe près de 2 millions de km² de la superficie totale du pays. Dans ce sens, il a fait savoir que la compagnie Air Algérie est en voie, dans le cadre de sa filialisation, de mettre en oeuvre un nouveau plan de transports qui fera de l'aéroport de Ghardaïa, le point névralgique de cette démarche. Il y a lieu d'indiquer par ailleurs, que ce colloque dédié au tourisme saharien a vu la participation de plusieurs délégations et de représentants de pays arabes, à l'instar de l'Egypte, la Syrie, le Soudan et la Tunisie.