Il y a nécessité accrue d'approvisionner en denrées alimentaires et médicaments. Le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), James Maurice, est arrivé, hier, aux camps des réfugiés sahraouis, visite qui répond à l'alerte déclenchée faisant état d'une situation humanitaire jugée très difficile. Il faut dire que les conditions actuelles sont carrément sur le fil du rasoir. Le spectre d'une crise humanitaire qui pointe à l'horizon risque sérieusement de prendre corps. L'urgence, cette fois-ci, est bel et bien réelle. Il y a nécessité accrue d'approvisionner les camps des réfugiés en denrées alimentaires et médicaments. D'ici à la fin de l'année, ce serait la famine si cette urgence n'est pas prise en charge. Une fois à Smara, l'un des camps qui abrite les réfugiés sahraouis, James Maurice annonça aux populations et responsables que son organisation ne s'occupe que du volet humanitaire. Il afficha ainsi la couleur, en guise de réponse aux réaffirmations des Sahraouis concernant leur attachement au droit à l'autodétermination. «Je vous exprime ma solidarité, mais j'assure que les problèmes rencontrés n'ont aucun lien avec des pressions d'ordre politique», explique aux Sahraouis, le directeur du PAM. Des précisions sonnent comme une mise au point aux accusations proférées à l'encontre de son organisation. Entre autres, l'on a reproché au PAM d'avoir baissé les bras devant les pressions franco-espagnoles, les deux alliés traditionnels du Palais royal. Plusieurs ONG internationales n'ont cessé de tirer la sonnette d'alarme. «La situation dans laquelle se trouvent les stocks alimentaires est hautement préoccupante dans la mesure où ils ne pourront pas couvrir les besoins vitaux en alimentation des réfugiés sahraouis jusqu'à la fin de l'année», avaient affirmé, récemment, des ONG, dans un communiqué urgent. Ces mêmes organisations non-gouvernementales ont averti qu'«en l'absence d'une réponse urgente au niveau international, cette situation conduirait à une crise humanitaire». La question est de savoir si le PAM est venu justement afin d'éviter au peuple sahraoui une crise humanitaire. Selon James Maurice, «il faudra impérativement travaillé sur la base de statistiques exactes et garantir que les aides s'acheminent vers les Sahraouis». Certes, cela n'est aucunement la réponse qu'attendaient les Sahraouis, car l'urgence impose un autre discours autre que démagogique. Pour rectifier le tir, la directrice régionale du PAM, la Libanaise Naïla Sabra, explique que les pays donateurs hésitent à attribuer des aides en l'absence de statistiques exactes sur le nombre de nécessiteux. «Il n'y a pas de détournement, mais je dirais plutôt un laxisme dans la gestion des aides». Et d'ajouter qu'«il faudrait impérativement dépolitiser la chose et séparer le volet humanitaire de la question d'ordre politique». Ainsi, pris entre le marteau et l'enclume, le peuple sahraoui s'accroche toujours à son droit à l'autodétermination.