Des visas d'une durée de 2 à 3 ans seraient accordés aux hommes d'affaires algériens, les 92 PME françaises, présentes en Algérie, annoncent un retour en force et «le risque Algérie» ne tient plus qu'à quelques embûches qu'il faut élaguer. Ce sont, entre autres, les points saillants des déclarations du chef de mission de l'UE en Algérie et du président de la Chambre de commerce française en Algérie, répondant aux questions des patrons et experts ayant assisté hier, au forum d'El-Moudjahid. Le problème du visa constitue, pour les patrons algériens une entrave aux affaires et contrarie l'esprit de l'accord d'association dans lequel une place importante est accordée à la libre circulation des personnes. De 800.000 visas accordés aux Algériens il y a dix ans, le nombre à été ramené à 40.000 durant l'année 1996. Pour M.Caffarelli, même si le quota a été revu à la hausse il y a déjà deux ans (200.000 visas accordés), il constitue un problème qui intéresse toute l'Union européenne liée à l'Algérie par l'accord d'association. Cependant, il a annoncé que «le consulat français est en train d'étudier la possibilité d'accorder aux hommes d'affaires algériens des visas d'une durée allant de deux à trois années». Outre cette entrave à la libre circulation des personnes, les présents au forum ont soulevé le manque d'investissement des entreprises françaises. A ce propos, M.Caffarelli a répondu avec assurance que le marché algérien sera prochainement «envahi» par des entreprises françaises, avec une tendance à privilégier les PMI. «En 1997, il n'y avait pas plus de 3 entreprises, elles sont au nombre de 60 actuellement auxquelles il faut ajouter plus de 92 PMI», a-t-il déclaré et d'ajouter: «La perception est très positive en France pour le marché algérien». Il a également informé que 4 à 5 entreprises se rendront en mars prochain à l'ouest du pays pour un investissement dans le domaine vinicole. A cette inertie des investissements français en Algérie, se greffe le problème du «risque Algérie» qui a été soulevé par de nombreux intervenants dont l'expert en économie Mebarek Serai. Ce dernier a particulièrement insisté sur le parasitage provoqué par les médias français, et la contribution de la Coface à négativiser l'image de l'Algérie. «Que vous arrive-t-il, s'agit-il d'un pressing? Cela suffit! si vous voulez qu'on reparte sur les bases qui sont déjà solides», s'est-il écrié. D'autres intervenants ont insisté sur le fait que la France ne peut continuer à agir vis-à-vis de l'Algérie de la même manière qu'avec un autre pays. L'histoire, la lutte, la composante humaine et le volume des échanges commerciaux sont autant d'éléments qui distinguent l'Algérie des autres partenaires de la France. Commentant «le risque Algérie», le responsable français dira que la Coface est un problème qu'il faut dépassionner. Cet organisme n'est qu'une société d'assurance-crédit et l'Algérie est classée au niveau B, «elle n'est ni la première ni la dernière». Pour le risque, il précisera que l'entrepreneur lui-même calcule son risque. «C'est une stratégie commerciale», note-t-il avant d'indiquer que «l'entrepreneur demande s'il aura à sa disposition le téléphone, le terrain, l'eau..., il faut donc élaguer toutes les interférences qui peuvent diminuer les possibilités d'investissement». De son côté, M.Benamara, le responsable du Crédit Lyonnais en Algérie, a déclaré, lors d'une intervention, que le thème des réformes en Algérie et la diminution des risques nous amènent à participer à l'investissement en tant que banque de droit algérien. Il a cité à ce propos l'exemple d'un crédit à moyen terme accordé durant la période 2000-2001.