Le tandem Algérie-Afrique du Sud constitue le duo le plus légitime pour représenter le continent africain au Conseil de sécurité de l'ONU, dans le cadre de la réforme qui prévoit son élargissement. L'Afrique a véritablement besoin de porte-paroles, dont on reconnaît le poids économique et l'influence diplomatique. Les deux premières puissances africaines remplissent on ne peut mieux tous les critères. L'ambassadeur de Suisse auprès de l'Union africaine, Pietro Mona, a déclaré, lors du 11ème Séminaire sur le paix et la sécurité en Afrique, qui s'est tenu ce week-end à Oran, qu'il «est impératif que le continent africain obtienne un siège au Conseil de sécurité des Nations unies pour corriger l'injustice historique qui lui a été imposée (...) les partenaires internationaux soutenant le Processus d'Oran appuient l'élargissement de la composition du Conseil de sécurité pour refléter les réalités géopolitiques et garantir une représentation équitable». Mais il a tenu surtout à rappeler que les trois pays (Norvège, Danemark et Suise) partagent les principes fondamentaux du multilatéralisme inscrits dans la Charte des Nations unies. Comme il a tenu à souligner que «les partenaires internationaux soutenant le Processus d'Oran appuient l'élargissement de la composition du Conseil de sécurité pour refléter les réalités géopolitiques et garantir une représentation équitable». Cette intervention n'est pas fortuite, surtout en cette année cruciale où des dépassements tangibles sont dénoncés par la majorité des Etats qui constituent l'ONU; à quelques rares exceptions qui confirment la règle. En effet, M. Mona a souligné que «cette année a montré à quel point la polarisation croissante peut entraver les réponses internationales aux crises, y compris au sein du Conseil de sécurité, comme l'illustrent les situations au Soudan, à Ghaza, en Ukraine, ainsi que les défis liés au changement climatique et à la lutte contre le terrorisme». L'Union africaine a demandé de manière solennelle et officielle un poste de membre permanent au CS depuis une longue date. Comme il y a d'autres pays comme l'Algérie et l'Afrique du Sud et d'autres qui militent pour ce poste qu'ils méritent. La situation de division qui menace le globe, sur le plan climatique ou stratégique, a laissé des séquelles pendant les dernières années, depuis le premier mandat de Trump qui fut anarchique envers les accords climatiques ou politiques. Son retour à présent est annonciateur du pire. Après avoir eu l'arrière- goût sur ce qu'il peut faire et sur ce qu'il ne sait pas faire, on s'attend à des démêlés entre Etats qui ne le suivraient pas à la trace. S'agissant du monde qui nous interpelle, le Moyen-Orient, jamais la situation n'avait empiré comme elle l'est actuellement. Elle est pire que celle de 1973. Les dernières informations font état de l'utilisation d'uranium contre des civils dans la guerre de Ghaza. Des enquêtes sont en cours pour le dévoiler. Mais une fois ce forfait confirmé on reviendra au jeu cruel de l'utilisation aberrée du droit de veto. Il faudrait revenir à Bretton Woods, quand les USA ont joué leur farce, sans avoir vraiment participé à la Seconde Guerre mondiale, comme l'ont fait ceux de l'Europe de l'Est entre autres, ou les Britanniques; ils ont arraché le gâteau en monopolisant le jeu entre alliés pour construire un nouveau monde, le leur. Celui des Brics n'a pas encore trouvé ses assises, il navigue à vue, même si l'intention est de revenir à la case départ pour donner au monde un nouveau départ. Le pari semble difficile quand on décortique la situation sous nos yeux, sur l'échantillon de Ghaza. On est très loin de l'établissement d'institutions souveraines et impartiales. Toute l'agitation qui entoure la nécessaire réforme du système de gouvernance onusien oblige les Africains à l'unité, mais également à la constitution d'un axe continental solide au triple niveau politique, économique et diplomatique. La visite d'aujourd'hui n'apporte pas de réponse directe à cette attente, mais ouvre une sérieuse piste.