Pour lui, «tous ceux qui défendent cette théorie servent des intérêts qui ne sont pas positifs pour le pays». L'idée de la convertibilité du dinar serait ravageuse pour l'économie du pays. C'est ce qu'a déclaré le secrétaire général du Rassemblement national pour la démocratie (RND), M.Ahmed Ouyahia, invité hier au forum de la Chaîne III. En toute «franchise». «Tous ceux qui défendent la théorie de la convertibilité du dinar servent des intérêts qui ne sont pas positifs pour le pays», a-t-il souligné. L'argument qu'il a présenté est que l'aisance financière du pays demeure toujours liée «aux résultats d'une monoexportation» (les hydrocarbures en l'occurrence) et qu'à ce titre, la fragilité recommande le maintien de la prudence. M.Ouyahia avait déjà réagi à ce sujet, lorsqu'il était à la tête du gouvernement. Il avait indiqué clairement, que «le niveau record des réserves de change de l'Algérie n'est pas un motif pour siphonner ce matelas de devises en recourant à la convertibilité de la monnaie nationale». Et de qualifier le débat autour de la question de la convertibilité de «malintentionné» et d'«infondé». Notons que la polémique sur l'opportunité de décréter la convertibilité totale de notre monnaie occupe souvent la scène médiatique. Cette polémique a vu le jour au lendemain de la visite effectuée à Alger par un groupe d'experts du FMI dont le rapport de mission a justement évoqué la question de la libéralisation des mouvements de capitaux. Le FMI a conseillé, faut-il le rappeler, en octobre 2005, aux autorités monétaires du pays d' «oeuvrer pour la pleine application de la libre convertibilité du dinar pour les transactions courantes». Certains parmi les observateurs de la scène algérienne avaient interprété cette recommandation comme étant une prise de position du FMI en faveur d'une convertibilité totale de la monnaie nationale. Cependant, cette idée est vite battue en brèche par d'autres économistes qui estiment que le FMI ne saurait imposer à l'Algérie une convertibilité totale du dinar, d'autant que les réserves de change dont bénéficie l'Algérie ne sont pas si énormes qu'on ne le pense. Un autre scénario, tout aussi plausible, est également invoqué par les tenants de la non-convertibilité. C'est celui de la fuite massive des capitaux que pourrait provoquer l'abolition totale du contrôle des changes. En outre, interrogé sur le taux de croissance du pays, avec les deux versions celle du FMI qui prévoit un taux à 3% et celle du chef du gouvernement à 5%, M.Ouyahia considère que le premier est étonnant, soutenant par contre le chiffre avancé par M.Belkhadem. Il soutiendra par ailleurs, que les processus de privatisation et des réformes sont en bonne voie.