Le pays se trouve à un tournant stratégique pour renforcer la sécurité alimentaire, à travers notamment le développement du secteur de la pêche et de la filière aquacole. Une instruction présidentielle que le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche s'engage à appliquer en adoptant une approche « cartésienne ». C'est ce qui ressort de la toute dernière réunion présidée par Youcef Cherfa, ayant regroupé son staff et ses collaborateurs au siège du ministère. Le ministre a tenu une réunion de travail avec les armateurs et les professionnels de la grande pêche, dans le cadre de l'élaboration d'une feuille de route pour les trois prochaines années en vue de renforcer la production et mettre à disposition les produits à des prix raisonnables », indique un communiqué sanctionnant les travaux de ladite rencontre, rendu public par la tutelle. Le rendez-vous a été consacré « à l'examen de nombre de questions en lien avec les efforts des autorités publiques visant à renforcer la production halieutique et la pêche continentale, afin de garantir des produits halieutiques et aquacoles à des prix raisonnables au profit des citoyens ». La rencontre s'est déroulée « en présence d'armateurs de thoniers et de chalutiers ainsi que de professionnels de la grande pêche, entre autres acteurs de ce domaine », précise le communiqué. Le conclave a également été marqué par la présence de nombreux acteurs phares du secteur, dont le président-directeur général (P-DG) de la Société de gestion des ports de pêche et de plaisance (Sgpp), le représentant de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef) » selon la même source. « Des représentants des services des douanes algériennes, des opérateurs économiques et des représentants des professionnels de la pêche ont également assisté à ladite réunion. De nombreux axes d'ordre stratégique, à l'instar des préparatifs liés à la prochaine saison de la pêche au thon ont été abordés. « Dans le cadre de l'élaboration d'une feuille de route visant le développement du secteur de la pêche et de l'aquaculture durant les trois prochaines années, notamment l'exploitation des permis de pêche dans le contexte des accords internationaux et des préparatifs en prévision de la saison de pêche du quota de thon rouge de l'Algérie en 2025 », souligne le communiqué de la tutelle. Le développement de la construction navale locale, est l'un des points fondamentaux abordé à la même occasion, le but étant évidemment « de renforcer la flotte nationale de pêche ». Une question qui est d'une importance capitale au plus haut sommet de l'Etat. Le Président est derrière les mesures décidées pour soutenir les chantiers de construction. Les chantiers de réparation navale sont également au centre des préoccupations des pouvoirs publics. Cela se reflète notamment, à travers la mise en place d'espaces au sein des ports de pêche. « Ces derniers ont été attribués pour appuyer cette filière et des décisions ont été prises pour répondre aux préoccupations des professionnels, notamment l'autorisation d'importer des navires et des moteurs d'occasion de moins de cinq ans », comme souligné par le ministre. L'exploitation optimale des bassins aquacoles figure parmi les priorités du plan d'action du secteur de la pêche pour 2025. Ce sont quelques-unes des mesures ayant été accueillies avec soulagement par les professionnels. Ces derniers, sont de plus en plus nombreux à se dire être contents après la régularisation de leur situation, suite aux avancées enregistrées dans le cadre de la généralisation de la protection sociale destinée à cette catégorie professionnelle. D'autres points importants ont été également abordés lors de ladite réunion, notamment la possibilité d'actualiser les textes réglementaires relatifs à l'importation de navires de pêche d'occasion de moins de cinq ans, afin de mieux répondre aux demandes des professionnels et aux objectifs assignés visant l'augmentation de la production nationale de poissons ». À cela s'ajoute la question du développement de l'aquaculture pour l'ériger en levier de la sécurité alimentaire, le problème du développement de l'aquaculture pour ce faire. Notons, sur ce registre, que le ministre avait dernièrement rappelé « les instructions du président de la République concernant l'ouverture des banques à tous ceux désirant investir dans le secteur agricole, en vue d'augmenter la production et de stabiliser le marché ». Selon Cherfa, « des accords de coopération seront signés avec des établissements financiers, dont la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr), pour accompagner les investisseurs ». L'encouragement de cette filière est, en effet, louable, et ce du moment que la production aquacole, notamment celle de la daurade et du tilapia, permet aux Algériens de manger du poisson à des prix abordables.