Le ministre de la Pêche et de ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi, a affirmé dimanche à Alger qu'une partie du quota annuel du thon rouge octroyé à l'Algérie sera réservée à l'approvisionnement du marché national, faisant état de démarches pour augmenter cette quantité en rapport avec les capacités de la flottille. Intervenant sur les ondes de la radio nationale, M. Ferroukhi a assuré qu'à partir de la prochaine campagne, une partie du quota annuel du thon rouge octroyé à l'Algérie par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (ICCAT), sera réservée à l'approvisionnement direct du marché national. Le quota algérien était écoulé entièrement sur le marché international notamment au niveau du marché japonais, connu comme un des grands importateurs de ce poisson. La nouvelle stratégie du ministère consiste à consacrer une partie du thon pêché pour approvisionner directement le marché interne et plaider en parallèle auprès de l'ICCAT pour augmenté le quota de l'Algérie, établi actuellement à 1650 tonnes, a précisé le ministre de la Pêche. L'augmentation du quota permettra à l'Algérie d'atteindre des parts en rapport avec les capacités de sa flottille actuelle composée de 23 thoniers, a ajouté M. Ferroukhi. Lire aussi: Pêche: mesures incitatives pour l'acquisition de matériel de navigation Le ministre de la Pêche a fait savoir également que son département a évalué les trois dernières compagnes de pêche du thon rouge avec les professionnels pour tracer une nouvelle stratégie pour amélioration les prochaines campagnes de pêche de ce poisson. Il a insisté à l'occasion sur la nécessite de tirer profit de l'expérience acquise tout au long des années précédentes pour développer cette filière à travers la formation continue des professionnels d'autant plus que la pêche de ce poisson nécessite, a-t-il signalé, "un savoir faire et un respect rigoureux des règles de l'ICCAT". A propos de la flambée des prix des produits halieutiques sur le marché national, notamment celui de la sardine qui s'affiche à plus de 800 DA le kilogramme, le ministre a expliqué que la flambée des prix est perceptible habituellement durant la période hivernale où la pêche est "quasiment impossible en raison du mauvais temps". "La période hivernale est déficitaire en poissons et produits halieutiques et la production est nettement inférieure par rapport à la demande ce qui explique d'ailleurs la hausse des prix ", a-t-il souligné. L'aquaculture, une alternative pour alimenter le marché Pour remédier à la rareté de la ressource halieutique, M. Ferroukhi a évoqué l'impératif de développer l'aquaculture dont la production avoisine actuellement 8000 tonnes par an, contre 100.000 tonnes de poissons issues par la pêche classique. Actuellement, le secteur aquacole se base surtout sur la production de deux produits : la dorade et le loup de mer, a-t-il dit, tout en mettant l'accent sur la nécessite de trouver de nouvelles alternatives pour approvisionner le marché, à travers notamment la diversification des produits de l'aquaculture. Dans ce sillage, il a fait état de l'existence de 200 projets d'investissements programmés pour la période allant de 2000 à 2024 avec pour objectif d'atteindre une production halieutique de 40.000 tonnes en 2024. Selon M. Ferroukhi, l'aquaculture présente un avantage par rapport à la pêche classique, celle de pouvoir fournir le marché tout au long de l'année. Toujours dans le domaine aquacole, le ministre de la Pêche a mis l'accent aussi sur l'importance de la fabrication locale des cages flottantes pour développer l'élevage de poissons en mer. "Nous avons mis en place un réseau avec les industriels nationaux pour la production des premières cages à partir du premier trimestre de l'année 2021", a-t-il annoncé. Lire aussi: Ferroukhi: bientôt une loi relative à l'organisation des ports de pêche Mettant en avant les efforts consentis par son secteur pour le développement de la construction navale notamment les sardiniers, il a affirmé que l'objectif fixé est celui d'encourager les industriels à se diriger vers la production de chalutiers ainsi que des grands navires en partenariat avec des étrangers. A cet effet, il a assuré que le ministère entend développer les équipements de la pêche et de l'aquaculture marine et continentale en adoptant un modèle endogène qui intègre la ressources locale (sous-traitance). "La matière première est disponible, il faut juste créer ces réseaux de sous-traitance et connecter les différents intervenants pour développer l'industrie de la construction navale", a-t-il fait observer, tout en évoquant le cluster de la construction naval qui regroupe plusieurs partenaires, dont l'Institut d'architecture navale d'Oran et des centres de la formation professionnelle en vue développer cette filière.