L'opération, mise en branle le 18 octobre 2005, n'arrive toujours pas à décoller provoquant l'ire des citoyens candidats à cette alléchante promotion. Une démarche visant, pour rappel, à généraliser l'utilisation de l'outil informatique rendait possible, via le recours à un crédit bancaire, la dotation de tous les foyers algériens d'un micro-ordinateur. Certes, cette initiative aura intéressé également plus d'un parmi les habitants du chef-lieu de wilaya qui se sont rués sur les bureaux de poste et banques afin d'y retirer les formulaires, démarche jusqu'ici facile. Une fois le dossier en main, les citoyens intéressés par l'opération qui s'étaient embarrassés dans les procédures administratives, ont vu leur enthousiasme de départ, refroidi par moult écueils apparus au moment de la concrétisation dudit projet. Les procédures mises, en effet, en place avant l'acquisition du PC sont assimilées à un véritable parcours du combattant. Cela est surtout vérifiable au niveau des banques auxquelles, il n'entre nullement dans nos intentions de jeter la pierre quant au blocage qui reste à chercher ailleurs, tant le postulant au PC est soumis à un tir nourri en matière de charges à honorer. Cela va du taux d'intérêt de 9%, hors TVA, aux frais des commissions de gestion (3500 dinars), à la prime d'assurance à trois variantes, qui va de 0,91%, 1,37 et 1,82% en fonction du montant global du crédit alloué, sans parler de l'obligation faite aux prétendants de disposer d'un compte bancaire même s'ils sont, entre temps, titulaires d'un compte courant postal. Ces mesures ont eu un impact dissuasif sur les citoyens désireux acquérir un PC et dont une bonne majorité s'est résignée, de guerre lasse, à abandonner son ambition initiale. Aussi, ceci nous amène à nous interroger de façon sérieuse sur les retombées trompeuses d'un tel effet d'annonce. Le désenchantement des citoyens vient du fait qu'ils n'ont pris réellement connaissance de ces règles drastiques qu'au moment où ils se sont présentés aux guichets des agences bancaires pour solliciter le crédit. Les dépliants et autres affiches publicitaires aguichants, diffusés à l'attention du large public, n'en ont, à aucun moment fait cas, se contentant d'astreindre les citoyens intéressés par cette offre à la simple présentation d'un formulaire de renseignements légalisé, d'un relevé de compte bancaire ou CCP des trois derniers mois, d'un certificat de résidence, d'une attestation de travail, d'une facture pro forma, d'un relevé des émoluments et d'une copie des trois dernières fiches de paie pour les salariés de la Fonction publique, ou une attestation de revenus de la Caisse de retraite pour les retraités. Conséquence prévisible, et immédiate de ce contrecoup fâcheux, les deux agents agréés pour servir de relais entre le fournisseur et le futur bénéficiaire ont, à leur tour, baissé rideau, tétanisés par le montant exorbitant exigé par le fournisseur au titre du cautionnement qui est de l'ordre, selon l'un des agents, de 500.000 dinars! De quoi porter définitivement l'estocade et étouffer dans l'oeuf un projet qui a fait rêver, pour un temps fugace, une kyrielle de pères de famille dont le revenu modeste ne permet pas d'offrir à leurs enfants un piédestal pour accéder au rêve devenu subitement insensé, de pianoter un jour sur les touches du clavier d'un micro-ordinateur qui a l'air de ne privilégier, chez nous, que la compagnie et la dynastie des nantis. En effet, l'Eepad et un autre fournisseur privé sont les seuls acteurs présents actuellement dans la wilaya de Souk Ahras. Il est utile de souligner, en outre, que depuis le lancement officiel de cette démarche, ce sont seulement 300 PC au maximum qui ont été vendus aux citoyens à Souk Ahras. Bien évidemment par le biais d'un crédit bancaire octroyé par l'une des quatre structures financières ayant cautionné le projet Ousratic, à savoir, la BDL, la BEA, la BNA, le CPA. Cette situation dénote l'absence de coordination entre les différents acteurs impliqués dans ce projet. Le moins qu'on puisse dire, cette manière de procéder des responsables, qui est de travailler dans la précipitation et d'essayer à la dernière minute de rattraper le dernier wagon, est devenue une règle.