Les dizaines de personnes évacuées en raison des incendies qui ravagent Los Angeles ne pourront pas rentrer chez eux avant au moins jeudi, ont encore averti les pompiers alors que le bilan des victimes est passé à 24 morts. Des habitants de plusieurs zones évacuées se pressent aux check-points tenus par les forces de l'ordre dans l'espoir de pouvoir récupérer des médicaments ou des vêtements chez eux, ou tout simplement voir si leur maison a été détruite ou non. « Ils ne peuvent pas rentrer chez eux, tout simplement parce que c'est dangereux», a déclaré le chef des pompiers du comté de Los Angeles, Anthony Marrone. Même escortés, certains ont été bloqués alors que les pompiers redoutent que les vents violents attendus n'aggravent les incendies en cours qui ont fait au moins 24 morts depuis mardi. Les zones évacuées concernent actuellement environ 100 000 personnes contre un pic de 180 000 ces derniers jours. « De nombreuses zones ont toujours l'air d'avoir été bombardées», a constaté le shérif du comté de Los Angeles Robert Luna, soulignant le danger posé par des câbles électriques ou canalisations de gaz. Les dommages économiques causés par les incendies de forêts qui font rage en Californie, dans le comté de Los Angeles, dépassent les 250 milliards de dollars, a indiqué hier la société de conseil AccuWeather. « Ce brasier qui se déplace rapidement, poussé par le vent, a provoqué les incendies de forêts les plus coûteux de l'histoire moderne des Etats-Unis», a déclaré Jonathan Porter, météorologue en chef d'AccuWeather. L'entreprise a estimé les dommages causés par la catastrophe à entre 250 et 275 milliards de dollars, soit plus que les dommages causés par l'ouragan Helen en 2024 et que l'ensemble de la saison des incendies de forêts en 2020. Un peu plus tôt, le président élu des Etats-Unis, Donald Trump, a comparé les incendies en Californie à une frappe nucléaire. Il a souligné que «la dévastation est plus importante que si une attaque nucléaire avait été menée». Il a également laissé entendre que le nombre de morts augmenterait considérablement par la suite. Les incendies ont commencé à progresser dans le comté de Los Angeles le 7 janvier. Selon les météorologues, la propagation rapide des incendies s'explique par un temps sec et très venteux. La superficie totale des incendies dans le comté a dépassé les 16 000 hectares. Le feu a détruit plus de 12 300 bâtiments, y compris des propriétés de célébrités situées dans des zones prestigieuses. Selon les dernières informations, 24 personnes sont décédées. À l'image d'un film catastrophe, les incendies de Los Angeles constituent un nouveau coup dur pour Hollywood et son industrie du cinéma déjà en difficulté. Des acteurs, scénaristes et producteurs ont vu leur logement détruit par les flammes, des productions cinématographiques et télévisuelles sont temporairement suspendues et des appels se multiplient pour y annuler la saison des remises de prix. Tout cela, alors que le secteur du divertissement se trouve déjà dans une mauvaise passe, en raison des coûts élevés poussant les professionnels à délaisser la ville. Avant cela, Los Angeles avait souffert de la pandémie de Covid-19 et de la grève des acteurs et scénaristes. Des acteurs vedettes comme Anthony Hopkins, Mel Gibson et Billy Crystal ont perdu leur maison lors des incendies de la semaine passée. Des milliers de logements ont été détruits à Los Angeles, où résident quelque 680 000 professionnels de l'industrie du divertissement ou du secteur des services directement en soutien de celle-ci. Les séries Grey's Anatomy, NCIS, Hacks et Fallout comptent parmi au moins une dizaine de productions télévisuelles locales ayant dû interrompre leur tournage en raison des incendies. Burbank et d'autres pans de la ville abritant d'importants studios ont été menacés par les flammes, mais sont jusqu'à présent épargnés. Film LA, qui octroie les permis de tournage en extérieur, a dit aux producteurs travaillant dans les zones d'évacuation ou aux alentours de s'attendre à voir leurs autorisations annulées. De même, l'organisation a mis en garde contre une pénurie de responsables de la sécurité intervenant sur les productions hollywoodiennes. La fumée dense et les particules en suspension du fait des incendies sont aussi un frein à la reprise des tournages, même hors de Los Angeles. En dehors des questions d'ordre logistique, les feux font toujours rage dans cette région californienne. Et ces changements de programme atteignent même la côte est des Etats-Unis, à New York. Même l'annonce télévisée des nominations aux Oscars a été repoussée.
