Le dialogue avec le groupe armé M23 est une «ligne rouge» que Kinshasa ne peut franchir, dans le cadre du conflit qui oppose la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, a estimé samedi le président congolais Félix Tshisekedi. Le M23 («Mouvement du 23 mars»), soutenu par le Rwanda et 3 000 à 4 000 soldats rwandais déployés à ses côtés, s'est emparé depuis sa résurgence fin 2021 de vastes pans de territoire dans l'est de la RDC, riche en ressources naturelles et déchiré depuis 30 ans par des conflits. Le 15 décembre, les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame devaient se rencontrer à Luanda pour des pourparlers de paix, mais les deux parties n'ont pas réussi à s'accorder sur les termes, aboutissant à l'annulation du sommet à la dernière minute. L'échec de ces pourparlers est venu du «fait de l'absence du président rwandais (Paul Kagame) et de l'introduction par la délégation rwandaise d'une nouvelle condition préalable, à savoir l'exigence d'un dialogue direct entre la République démocratique du Congo et le groupe terroriste du M23», a déclaré samedi Tshisekedi, en s'adressant aux diplomates accrédités à Kinshasa. « Le dialogue avec un groupe terroriste comme le M23 est une ligne rouge que nous ne franchirons jamais», a dit le chef de l'Etat lors de cette cérémonie de présentation des vœux. «Exiger un dialogue direct avec un groupe terroriste revient à légitimer des agissements qui violent nos lois et principes fondamentaux».