Le sénateur français d'origine algérienne Rachid Temal était attendu, hier, à Alger pour une visite de deux jours, à l'invitation de la Chambre de commerce et d'industrie algéro-française. Cette visite s'inscrit dans un registre «essentiellement économique», laisse entendre la Cciaf pour le site TSA. Le sénateur socialiste du Val-d'Oise va «pendre la mesure des mutations économiques du pays, de la dynamique industrielle engagée par les acteurs économiques et des perspectives de développement», dit-on encore. Mais à l'ombre de cette grave crise qui secoue les relations algéro-françaises, il est difficile de croire que Rachid Temal pourra zapper de tenter d'apaiser les tensions entre les deux pays. Pour rappel, depuis janvier dernier, l'extrême droite française, haineuse et revancharde, s'est lancée dans une campagne de dénigrement systématique contre l'Algérie. Les relations politiques entre les deux pays se sont gravement dégradées. Cependant, et malgré cette grave dégradation des relations politiques, les relations économiques ne sont pas pour autant affectées pour le moment. À noter qu'en 2023 les échanges commerciaux entre la France et l'Algérie ont enregistré une évolution de 5,3%. Ils sont évalués à 11,5 milliards d'euros, contre 11,2 milliards d'euros en 2022. La France se fournit essentiellement des hydrocarbures d'Algérie, et l'Algérie importe des équipements et des produits des industries agroalimentaires notamment. Mais tout porte à croire que si l'escalade actuelle continue, les échanges commerciaux entre les deux capitales feront inéluctablement les frais de cette crise. À préciser que des élus et des personnalités du parti socialiste français, auquel appartient Rachid Temal, ont dénoncé les envolées hystériques et haineuses de l'extrême droite française contre l'Algérie. D'ailleurs, quelques heures seulement avant son départ pour Alger, le sénateur français a répondu à un eurodéputé Les Républicains François Xavier Bellamy, qui se plaignait, sur un plateau de télévision, du verdict de la justice française concernant l'affaire de l'influencer algérien, insultant l'Algérie au passage. «Remettre en cause un jugement de la justice française rendu au nom du peuple français et insulter un Etat souverain d'Etat voyou, en l'espèce l'Algérie, n'est pas digne d'un élu européen», écrit-il sur sa page X (ex-tweeter). Celui-ci «tombe dans la surenchère au mépris du droit et de la diplomatie», poursuit le sénateur PS. «C'est dans ces moments d'Histoire que nous autres responsables politiques ne devons pas tomber dans le trumpisme et le populisme mais, au contraire, œuvrer pour le respect du droit et en faveur du dialogue entre les nations voisines», écrit-il encore. En janvier dernier, des parlementaires français, membres du groupe d'amitié France-Algérie ont demandé à se rendre à Alger pour désamorcer cette crise entre les deux pays et tenter de réanimer le dialogue politique au point mort. «J'ai adressé, ce jour, un courrier au président de la République ainsi qu'au Premier ministre pour les alerter sur les tensions actuelles entre la France et l'Algérie, une situation préoccupante qui affecte à la fois nos relations diplomatiques et économiques», a indiqué, le mois de janvier dernier, Ahmed Laoudj, vice-président du groupe parlementaire France-Algérie au Sénat français. «Face à cette crise, il est essentiel de privilégier la réconciliation et rétablir un dialogue respectueux entre nos deux pays. C'est pourquoi plusieurs sénateurs, dont moi-même, proposons de nous rendre en Algérie pour réaffirmer notre volonté de coopérer et de dépasser les divergences», affirme-t-il. «Je reste convaincu que la France et l'Algérie doivent avancer ensemble, en tenant compte de leur histoire commune et des enjeux d'avenir», poursuit-il encore.