La lutte contre les flux migrants illégaux ne peut se limiter aux seuls durcissements des lois ou à la conclusion des accords bilatéraux a estimé Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. «La véritable solution aux mouvements migratoires qui nous préoccupent aujourd'hui réside donc, et en priorité, dans la promotion du développement du continent africain et l'amélioration des conditions de vie des populations africaines», a souligné M.Messahel dans son intervention, lors de la conférence interministérielle Afrique- Union européenne sur la migration et le développement, qui se déroule depuis hier, à Tripoli en Libye. Le ministre a souligné le besoin de s'attaquer aux causes profondes de ce phénomène, en particulier le sous- développement et la pauvreté. Il a ainsi mis en relief l'urgence d'une coopération internationale organisée et structurée. A cela, M.Messahel a préconisé la promotion d'un partenariat authentique privilégiant le développement des pays d'origine et de transit des flux migratoires. Il a rappelé la position de l'Algérie «qui n'a eu de cesse d'oeuvrer à une mobilisation autour de la nécessité de parvenir à une approche concertée, équilibrée, globale et équitable à la prise en charge d'un phénomène appelé inévitablement à s'installer dans la durée». La problématique migration-déveleoppement est devenue un thème d'actualité et une priorité dans l'agenda de la communauté internationale. «C'est là la priorité que mon pays s'est fixée à travers sa participation active à toutes les réunions sous-régionales, régionales et internationales sur la migration». Dans ce cadre, l'Algérie a encouragé et a tenu à apporter sa contribution à la définition de la position commune africaine sur la migration et le développement. C'est dans cet esprit que l'Algérie, note le ministre, a eu l'honneur d'accueillir la réunion des experts africains de haut niveau, qui s'est tenue à Alger du 3 au 5 avril 2006. Cinquante pays, membres de l'Union africaine ont participé à cette rencontre qui s'est conclue par l'élaboration de la position commune souhaitée par l'Algérie. Une position qui a eu l'approbation du sommet de l'UA à Banjul. Il convient de noter, par ailleurs, que M.Messahel a réservé le début de son intervention au guide de la Révolution libyenne, Muammar El Gueddafi «dont l'engagement et les convictions profondes panafricaines sont bien connus de tous». Le ministre des Affaires maghrébines en veut pour preuve: «Notre présence en, terre libyenne atteste bien du rôle personnel joué par El Gueddafi pour que le continent africain puisse, dans l'unité, la solidarité et la dignité, accéder enfin, à la place à laquelle le prédestinent ses formidables potentialités».